Dimanche 11 novembre 2007 à 13h46
BAGDAD, 11 nov 2007 (AFP) — Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'est dit dimanche déterminé à ce qu'"Ali le Chimique", l'un des principaux dirigeants du régime de Saddam Hussein, et deux de ses complices soient pendus pour le massacre de Kurdes à la fin des années 80.
Ali Hassan al-Majid aurait du être exécuté il y a plus d'un mois. Il a été condamné à mort le 24 juin ainsi que l'ancien directeur-adjoint des opérations militaires, Hussein Rachid al-Tikriti, et qu'un ministre de la Défense de Saddam Hussein, Sultan Hachim al-Tai. Leur peine a été confirmée en appel.
Selon les lois irakiennes, ce cousin et homme lige de l'ex-président Saddam Hussein, dont le surnom vient de sa prédilection pour les armes chimiques, aurait dû être exécuté avec ses complices 30 jours après la confirmation de la sentence, le 4 septembre.
"Nous ne nous écarterons pas de notre détermination pour s'assurer que les verdicts soient exécutés", a déclaré M. Maliki au cours d'une conférence de presse.
"Nous sommes déterminés à ce que la justice soit rendue et à ce que ces (trois personnes) soient remises aux autorités judiciaires" irakiennes, a-t-il dit alors que les condamnés demeurent sous la responsabilité des autorités d'occupation américaines.
Le Premier ministre a mis en place un comité pour enquêter sur le retard pris concernant la mise en oeuvre de la sentence.
Plusieurs obstacles importants empêchent l'exécution de l'ancien responsable irakien.
Le président irakien Jalal Talabani (Kurde) et le vice-président Tarek al-Hachémi (sunnite), tous deux membres du Conseil présidentiel, refusent de signer l'ordre d'éxécution.
M. Talabani est opposé au principe de la peine de mort. Dans le cas de Saddam Hussein, il avait toutefois indiqué qu'il ne soulèverait aucune objection à son exécution.
M. Hachémi craint, pour sa part, que l'exécution de Hachim al-Tai ne sabote les efforts de réconciliation en Irak, déchiré par les violences confessionnelles depuis l'invasion américaine de 2003.
Il affirme également que Tai, militaire de carrière, n'a fait qu'obéir aux ordres de Saddam Hussein.
"Il est vraiment très difficile de croire (...) qu'ils avaient en réalité le choix de le faire ou de ne pas le faire ", avait-il déclaré le mois dernier, mettant aussi en avant le fait que Tai s'était rendu volontairement après l'invasion américaine de 2003 au général américain David Petraeus à Mossoul.
Un avocat qui représentait Saddam Hussein avant qu'il soit exécuté le 30 décembre 2006 avait indiqué le mois dernier à l'AFP que le fait que la date butoir prévue par la Cour suprême pour l'exécution soit dépassée signifiait qu'il serait désormais illégal d'exécuter "Ali le Chimique".
Ali Hassan al-Majid a été condamné à mort avec les deux autres responsables de l'ancien régime pour la répression de la rébellion kurde en 1987 et 1988, qui avait fait plus de 180.000 tués.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.