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Loi controversée sur le pétrole irakien: mise en garde du Kurdistan


Mercredi 4 juillet 2007 à 13h22

BAGDAD, 4 juil 2007 (AFP) — Le gouvernement régional du Kurdistan irakien a mis en garde mercredi contre toute modification majeure de la loi sur le pétrole approuvée la veille en conseil des ministres, déplorant ne pas avoir été consulté préalablement.

Le conseil des ministres avait approuvé mardi à l'unanimité un amendement au projet de loi sur le pétrole, désormais prêt à être débattu au Parlement et considéré par Washington comme un point important dans le cadre de la réconciliation nationale en Irak.

Mais le gouvernement régional du Kurdistan (KRG), "un parti clé dans les négociations de la loi sur le pétrole, n'a pas vu ni approuvé le texte final de la loi", a-t-il affirmé dans un communiqué.

Bien que le KRG soit "satisfait des améliorations dans la formulation de la loi, nous rejetons les changements touchant sa substance", a-t-il prévenu.

Un porte-parole du gouvernement irakien, Ali al-Dabbagh, avait indiqué mardi que les changements par rapport au texte initial portaient uniquement sur des modifications dans la formulation du texte.

"Nous n'avons pas vu la version finale de la loi que le conseil des ministres va transmettre au Parlement. Nous espérons que le conseil des ministres n'a pas approuvé un texte avec lequel le KRG est en désaccord, car cela violerait les droit constitutionnels de la région du Kurdistan", souligne-t-il dans son communiqué.

Le texte ne sera pas examiné en première lecture mercredi par les députés irakiens, comme l'avait annoncé la veille le Premier ministre Nouri al-Maliki.

"L'examen de la loi sur le pétrole n'est pas à l'ordre du jour de la session parlementaire" qui s'est ouverte mercredi à Bagdad, a déclaré le président de séance, Khalid Attiya, sans préciser quand le texte serait examiné.

Cette loi vise à partager les revenus du pétrole brut équitablement entre les 18 provinces d'Irak et à autoriser l'exploitation des réserves par les compagnies étrangères.

La loi avait déjà été approuvée une première fois lors d'un conseil des ministres en février, mais des communautés avaient alors exprimé des réserves, provoquant un réexamen du texte.

La répartition des revenus du pétrole entre les différentes communautés est un sujet particulièrement sensible en Irak. Les réserves d'or noir sont concentrées dans le sud chiite et le nord majoritairement kurde, peu disposés à partager cette manne, tandis que les sunnites, écartés du pouvoir après la chute du régime de Saddam Hussein, vivent dans des régions dénuées de pétrole.

L'Irak possède les troisièmes réserves mondiales prouvées de pétrole, mais est toujours obligé d'importer, sa production n'ayant pas retrouvé son niveau d'avant l'invasion américaine de 2003 en raison d'infrastructures défaillantes et de sabotages.

Elle est actuellement d'environ deux millions de barils par jour et pour l'essentiel sous contrôle de la compagnie nationale irakienne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.