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Libérés de l'EI en Syrie, 25 femmes et enfants Yazidis rentrent en Irak


Samedi 13 avril 2019 à 12h58

Qazlajokh (Syrie), 13 avr 2019 (AFP) — Les autorités semi-autonomes kurdes de Syrie ont renvoyé samedi vers l'Irak 25 femmes et enfants de la communauté Yazidie, libérés du joug des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui ont perdu leur ultime bastion dans le pays en guerre.

Au total, quelque 300 femmes et enfants de la minorité Yazidie, adepte d'une religion ésotérique monothéiste, ont été retrouvés ces derniers mois durant l'offensive menée contre le village de Baghouz, dernier fief de l'EI dans l'est syrien reconquis le 23 mars par des forces arabo-kurdes.

Ziad Roustom, un responsable de la "maison Yazidie", institution rattachée aux autorités semi-autonomes kurdes, a expliqué samedi en conférence de presse que dix femmes et 15 enfants allaient rejoindre leur foyer historique de Sinjar, dans le nord de l'Irak voisin.

Une équipe de l'AFP a pu voir des femmes entourées par des enfants qui se préparaient à monter dans des bus dans le village de Qazlajokh (nord-est syrien) pour entreprendre leur long périple vers leur région d'origine.

"On ignore tout du sort de mes trois soeurs", confie à l'AFP Jamila Haidar, 17 ans, avant de monter dans le véhicule. "J'espère que nous allons être réunies prochainement".

Principalement implantée dans le nord de l'Irak, la minorité yazidie a été persécutée des siècles durant en raison de ses croyances religieuses.

En août 2014, lorsque l'EI s'empare de vastes territoires en Syrie et en Irak, les jihadistes prennent d'assaut le foyer historique de la communauté sur les monts Sinjar, en Irak.

Les hommes seront tués, les plus jeunes transformés en enfants soldats. Des milliers de femmes se retrouvent soumises à des travaux forcés et à l'esclavage sexuel.

Tout au long de la bataille de Baghouz, menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) avec le soutien d'une coalition internationale dirigée par Washington, quelque 300 femmes et enfants Yazidis ont été libérés, selon M. Roustom. Depuis 2015, les FDS ont libéré au total 850 personnes issues de cette minorité persécutée.

"Le nombre des disparus (de la communauté, ndlr) atteint les 3.040", a souligné le responsable, précisant que les récherches se poursuivent.

Mais la tâche est ardue: les victimes ont souvent été vendues et revendues, et M. Roustom n'exclut pas que certaines aient échoué dans la province d'Idleb, autre bastion jihadiste dans le nord-ouest syrien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.