Page Précédente

Les rebelles kurdes doivent stopper les attaques contre Turquie et Iran (Talabani)


Mardi 23 decembre 2008 à 10h17

ANKARA, 23 déc 2008 (AFP) — Les Kurdes d'Irak sont déterminés à empêcher les rebelles kurdes d'utiliser leur territoire pour lancer des attaques contre la Turquie et l'Iran, a affirmé le président irakien Jalal Talabani, dans un entretien publié mardi par un journal turc.

"Je vais dire les choses très clairement: nous Kurdes irakiens ne laisserons plus des gens armés, issus de n'importe quel groupement kurde, utiliser notre territoire pour attaquer la Turquie ou l'Iran", a déclaré au quotidien Aksam, M. Talabani, en ajoutant: "nous prendrons les mesures nécessaires.

Les Kurdes du nord de l'Irak vont prochainement se réunir et lanceront un appel commun aux rebelles séparatistes pour qu'ils "abandonnent la lutte armée et rejoignent le processus démocratique", a poursuivi M. Talabani, lui-même Kurde.

Le président irakien a toutefois souligné que les Kurdes irakiens ne combattront pas ces rebelles. "Le problème peut être résolu sans des affrontements", a-t-il estimé.

Des centaines de militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte ouverte contre le gouvernement d'Ankara, et de son organisation soeur iranienne PJAK sont réfugiés dans les montagnes du nord de l'Irak.

Ankara accuse régulièrement les Kurdes irakiens, qui dirigent une administration autonome dans le nord de l'Irak, de tolérer voire d'aider les rebelles.

Selon M. Talabani, les liens avec la Turquie ont une importance "stratégique" pour l'Irak. Le PKK "doit se rendre compte qu'il est dans l'impasse", a ajouté le président irakien en appelant parallèlement le gouvernement turc "à faire des gestes pour inciter" les rebelles à déposer les armes.

Le mois dernier, l'Irak, la Turquie et les Etats-Unis ont décidé la formation d'un comité pour évaluer la menace posée par le PKK et prendre des mesures pour stopper ses activités.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki doit se rendre cette semaine en Turquie et en Iran.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a lancé depuis 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du sud-est de la Turquie, une région peuplée en majorité de Kurdes. Le conflit a fait environ 44.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.