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Les rebelles kurdes décidés à annoncer un cessez-le-feu (Talabani)


Lundi 22 octobre 2007 à 16h07

SOULEIMANIYEH (Irak), 22 oct 2007 (AFP) — Les rebelles kurdes en lutte contre Ankara ont décidé d'annoncer un cessez-le-feu lundi, a annoncé le président irakien Jalal Talabani, à Souleimaniyeh, dans le nord de l'Irak.

Il n'a pas donné de détail sur les conditions de cette éventuelle annonce par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes), qui a des bases dans le Kurdistan irakien que la Turquie menace d'attaquer.

"Le PKK a décidé de déclarer un cessez-le-feu unilatéral ce soir", a déclaré à la presse le président irakien à l'aéroport de Souleimaniyeh, avant de rentrer à Bagdad.

Un porte-parole du PKK, Abdoul Rahman Chadirchi, a indiqué à l'AFP qu'une déclaration à ce sujet serait faite dans la soirée, sans préciser la nature de cette déclaration.

Cette annonce de M. Talabani, un Kurde, intervient alors que le gouvernement irakien a indiqué qu'il n'allait pas déployer de troupes à la frontière avec la Turquie, mais a assuré qu'il prenait des mesures pour isoler les rebelles kurdes dans cette région.

Les ministres clef du cabinet de Nouri al-Maliki se sont retrouvés lundi devant le Parlement alors que la Turquie menace depuis plusieurs jours d'intervenir au Kurdistan irakien pour éliminer les bases du PKK.

Le ministre irakien de la Défense Abdel Kader al-Obeidi a indiqué que l'armée irakienne n'allait pas être déployée dans cette zone qui est sous le contrôle des combattants relevant du gouvernement régional kurde.

"Le gouvernement irakien n'a pas l'intention de déplacer ses troupes pour aller dans cette région, au détriment de la sécurité du centre et du sud", a déclaré le ministre devant les députés.

"La Force multinationale est responsable de la garantie de la sécurité de l'Irak", a-t-il ajouté, en référence aux troupes étrangères, en grande majorité américaines qui sont déployées en Irak depuis mars 2003.

Par contre, a assuré le ministre de la sécurité nationale Shirwin al-Waili, le gouvernement irakien "a pris des mesures pour couper l'approvisionnement destinés aux rebelles". Il n'a pas précisé la nature de ces mesures.

Le gouvernement irakien a également annoncé que le ministre turc des Affaires Etrangères Ali Babacan était attendu mardi à Bagdad, mais cette visite n'a pas été confirmée par Ankara.

Le ministre des affaires étrangères Hoshyar Zebari ajouté qu'une délégation irakienne devait se rendre en Turquie prochainement pour poursuivre le dialogue.

La réunion du Parlement est intervenue au lendemain d'une embuscade tendue par les rebelles kurdes dans le sud de la Turquie, près de la frontière avec l'Irak, qui a fait 12 tués dans les rangs de l'armée. Huit militaires ont également été faits prisonniers par les rebelles.

L'attaque du PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a eu lieu quatre jours seulement après le feu vert du Parlement turc autorisant des incursions militaires en Irak.

Malgré les appels à la retenue de Washington et d'une partie de la communauté internationale, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, accusé de faiblesse par son opinion publique, a affirmé être prêt à avoir recours à la force.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.