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Les rebelles kurdes de Turquie résistent dans les monts du nord de l'Irak


Samedi 18 novembre 2006 à 06h51

KURTAK (Irak), 18 nov 2006 (AFP) — Dans les hautes montagnes du nord de l'Irak, des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont déterminés à résister aux menaces répétées des responsables irakiens et turcs de les déloger.

Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, ont évoqué jeudi à Ankara la question des rebelles du PKK, réfugiés dans les montages de la région autonome du Kurdistan irakien.

"Nous avons parlé de la nécessité d'accélérer la coopération contre le PKK (considéré par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste). J'ai indiqué à M. Maliki que des pas concrets devaient être faits pour obtenir un résultat" dans la lutte contre le PKK, a souligné M. Erdogan.

Qu'ils essaient!, répond en substance le commandant du PKK, Saydo Hussein Afshin, depuis les monts Qandil aux sommets enneigés, une région difficilement accessible à la frontière iranienne.

"Aucune puissance ou pays ne peut nous déloger de force", affirme-t-il sur un ton de défi. "Vingt fois les Turcs nous ont attaqués sans jamais nous vaincre. Finalement c'étaient nous les vainqueurs".

Autour de lui, plusieurs dizaines de combattants armés de fusils automatiques, de lance-roquettes et d'armes automatiques légères travaillent à la préparation du camp pour l'hiver en ramassant du bois et en isolant leurs modestes cabanes de pierre accrochées au flanc de la montagne.

Les combattants du PKK contrôlent un petit morceau de territoire abritant une cinquantaine de villages. Ils disposent de plusieurs bases dans le nord de l'Irak, d'où ils s'inflitrent en territoire turc pour des attaques sporadiques.

Les combattants du PKK ont trouvé refuge à la fin des années 1980 et dans les années 1990 auprès de rebelles kurdes qui combattaient le régime de Saddam Hussein en Irak et ont fait de la région leur principale base arrière après que la Syrie eut cédé aux pressions turques en rompant les liens avec le PKK en 1998.

En 2000, ils ont combattu pendant plusieurs mois aux côtés de leurs camarades kurdes irakiens tout en implantant en profondeur leurs bases dans l'enclave de Qandil qu'ils contrôlent jusqu'à présent.

"Au cours des dix dernières années, nous nous sommes beaucoup préparés et nous nous sentons suffisamment en sécurité ici", assure Afshin.

L'organisation a déclaré un cessez-le-feu le 1er octobre, mais comme les autres trêves qu'elle avait proclamées dans le passé, la Turquie l'a rejetée.

Ankara a menacé cet été de mener des opérations contre le PKK par delà la frontière irakienne si Washington et Bagdad n'intervenaient pas contre les rebelles, qui ont multiplié leurs opérations cette année.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts depuis que le PKK a pris les armes en 1984 pour arracher à la Turquie l'indépendance du sud-est anatolien, à population majoritairement kurde.

Le Premier ministre irakien a assuré à son homologue turc que l'Irak ne serait pas un "sanctuaire" pour des éléments radicaux pouvant menacer les Etats voisins.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.