Samedi 30 septembre 2006 à 16h23
ANKARA, 30 sept 2006 (AFP) — Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a annoncé samedi un nouveau cessez-le-feu, avait auparavant décrété quatre trêves, toutes rejetées par l'armée turque.
- 20 mars 1993 : Le PKK, qui a lancé en août 1984 la lutte armée contre le régime d'Ankara, proclame le 17 un cessez-le-feu unilatéral qui entre en vigueur trois jours plus tard. En échange, le chef du mouvement Abdullah Öcalan demande l'ouverture d'un dialogue politique avec les autorités turques, qui refusent de l'avoir comme interlocuteur. Le PKK réclame, outre l'annulation de l'état d'urgence et une amnistie générale, la reconnaissance de l'identité kurde. Les autorités déclarent à plusieurs reprises "ne pas marchander la souveraineté turque".
Malgré la trêve, les rebelles kurdes attaquent en mai dans l'est du pays un bus transportant des militaires en civil, tuant 33 soldats et deux civils, déclenchant une vaste opération militaire turque.
Le 8 juin 1993, Öcalan annonce la fin du cessez-le-feu car "le pouvoir central a rejeté la main que nous lui avons tendue".
- 15 décembre 1995 : Öcalan annonce un cessez-le-feu unilatéral dont la durée dépendra de l'attitude du gouvernement issu des législatives du 24 décembre. Il précise que sa décision est liée au soutien apporté en Europe et en Turquie aux discussions sur une solution politique de la question kurde.
L'armée poursuit ses opérations quasi-quotidiennes contre les maquisards du PKK, leur infligeant de lourdes pertes. Un attentat-suicide fin juin 1996 contre des militaires à Tunceli (est), apparemment le premier de ce genre perpétré par le PKK, marque la fin de la trêve.
- 1er septembre 1998 : Proposée le 28 août par Öcalan, la trêve est aussitôt rejetée "comme de la "propagande" par les autorités.
"Tant que nous ne serons pas agressés par les forces turques, nous n'entreprendrons aucune action armée (...) Cette trêve se poursuivra au moins jusqu'à avril 1999", date prévue pour des élections anticipées, déclare le chef du PKK.
- 1er septembre 1999 : A la suite des appels de son chef, condamné à la peine capitale en juin, le PKK, qui a entamé fin août un retrait de Turquie vers le nord de l'Irak, annonce qu'il met fin à 15 ans de lutte armée pour un Etat kurde indépendant.
Öcalan, dont la condamnation à mort sera commuée en prison à vie, annonce lui-même l'abandon de la lutte armée pour un Etat kurde indépendant et la transformation du PKK en une nouvelle organisation, Kadek, chargée de poursuivre le combat par des moyens politiques.
Bien que l'armée ait rejeté les appels à la paix lancés par le chef du PKK et réitéré sa détermination à pourchasser la formation kurde, les accrochages avaient presque cessé dans le sud-est du pays jusqu'au 1er juin 2004, lorsque les rebelles ont décidé de reprendre les armes et menacé de s'en prendre au tourisme.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.