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Les principales opérations de l'armée turque en Syrie


Dimanche 20 novembre 2022 à 09h54

Istanbul, 20 nov 2022 (AFP) — La Turquie a lancé dimanche l'opération aérienne "Griffe Epée" dans le nord de l'Irak et de la Syrie visant dans la nuit plusieurs régions sous contrôle des forces kurdes syriennes et du PKK, qu'elle accuse du récent attentat à Istanbul.

Le nord de la Syrie est le terrain des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie considérée par Ankara comme une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi les Etats-Unis et l'Union européenne.

Voici les précédentes opérations:

Bouclier de l'Euphrate - 2016-2017

D'août 2016 à mars 2017, une première opération contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et la milice des YPG permet à l'armée turque d'établir une zone tampon entre les différents territoires contrôlés dans le Nord syrien par des groupes kurdes.

Rameau d'olivier - 2018

De janvier à mars 2018, les forces turques et leurs supplétifs syriens prennent aux YPG l'ensemble d'Afrine (nord-ouest), à l'issue d'une offensive terrestre et aérienne.

Selon l'ONU, la moitié des 320.000 habitants de l'enclave ont fui lors de l'offensive marquée par des pillages.

Source de Paix - 2019

Le 9 octobre 2019, la Turquie et des supplétifs syriens lancent, à la faveur d'un retrait américain, une offensive aérienne et terrestre, baptisée "Source de paix".

Les rebelles syriens soutenus par l'armée turque prennent alors le contrôle d'une bande de 30 kilomètres de large sur 120 km le long de la frontière turco-syrienne.

La campagne cible les combattants que la coalition occidentale a soutenue pour libérer la Syrie du groupe Etat islamique (EI), et est largement condamnée en Europe et aux États-Unis.

Ankara met fin à son offensive après avoir conclu deux accords avec Washington et Moscou prévoyant le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières.

L'opération a fait des centaines de morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes.

Bouclier de Printemps - février 2020

Contrairement aux précédentes, cette offensive de février 2020 vise spécifiquement à arrêter l'avancée des forces du régime syrien dans la province d'Idlib. La Turquie mène notamment une campagne à coups de frappes de drones, au risque de provoquer la Russie, alliée du régime de Damas.

L'opération s'achève après une semaine, quand le président Recep Tayyip Erdogan se rend à Moscou pour signer un accord garantissant un cessez-le-feu à Idlib.

Outre la lutte contre les YPG, Ankara tient à éviter l'afflux d'une nouvelle vague de réfugiés syriens vers le sud-est de la Turquie qui en accueille déjà plus de 3,7 millions.

La Turquie a ainsi édifié un mur frontalier de plus de 870 kilomètres à sa frontière avec la Syrie. Un autre est en cours de construction à sa frontière avec l'Iran (à l'est) pour contenir l'arrivée de migrants en provenance d'Afghanistan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.