Jeudi 19 decembre 2024 à 13h55
Le Caire, 19 déc 2024 (AFP) — Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Massoud Pezeshkian se sont retrouvés jeudi au Caire pour la première fois depuis l'éviction du président syrien Bachar al-Assad, lors d'un sommet de pays à majorité musulmane.
La Turquie a toujours soutenu l'opposition à Assad, tandis que l'Iran soutenait le président déchu.
Dans son discours M. Erdogan a appelé à la réconciliation en Syrie, ainsi qu'à "la restauration de l'intégrité territoriale et de l'unité de la Syrie" .
Il a exprimé l'espoir de "l'instauration d'une Syrie débarrassée du terrorisme", faisant allusion notamment aux séparatistes kurdes du PKK, et où "toutes les communautés religieuses et tous les groupes ethniques vivraient côte à côte en paix".
Le président iranien a souligné que "depuis plus de quatorze mois, la région du Moyen-Orient, en particulier Gaza et le sud du Liban, et désormais (...) la Syrie, est la cible d'attaques massives de la part du régime usurpateur israélien".
"Il est de notre devoir religieux, juridique et humain de prévenir de nouveaux dommages (...) en prenant des mesures pratiques et immédiates", a-t-il dit.
Le sommet des huit principaux pays musulmans en développement, connu sous le nom de D-8 Organisation de coopération économique (ou Developing-8) réunit les dirigeants de Turquie, d'Iran, du Nigeria, du Pakistan, du Bangladesh, d'Indonésie et de Malaisie.
- Rencontre Pakistan-Bangladesh -
Dans un autre conflit, le président par intérim du Bangladesh, Muhammad Yunus, qui a rencontré le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif, a déclaré qu'il souhaitait résoudre les griefs en suspens depuis la séparation sanglante de son pays du Pakistan en 1971.
Il a déclaré "avoir "accepté de renforcer les relations" avec le Pakistan, au risque de mettre à l'épreuve les relations déjà glaciales de son pays avec l'Inde.
Les liens entre Dacca et New Delhi se sont distendus après qu'une révolution menée par des étudiants en août a renversé la dirigeante Sheikh Hasina, qui avait le soutien de l'Inde et vit aujourd'hui dans ce pays en exil.
Une session spéciale consacrée à la situation dans la bande de Gaza et au Liban se tiendra également pendant cette conférence à laquelle participe le président palestinien Mahmoud Abbas.
Le sommet marque aussi la première visite d'un président iranien en Egypte depuis février 2013, lorsque l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad s'était rendu au Caire pour la première visite officielle de ce niveau depuis la révolution islamique de 1979.
M. Pezeshkian avait déclaré avant son départ que ce sommet était une opportunité pour les pays musulmans de "rapprocher leurs points de vue".
Les relations entre l'Egypte et l'Iran sont tendues depuis des décennies, mais les contacts diplomatiques se sont intensifiés récemment avec l'arrivée au pouvoir d'un président réformateur.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, s'est rendu en Egypte en octobre pour discuter des questions régionales tandis que son homologue égyptien Badr Abdelatty est venu à Téhéran en juillet pour assister à l'investiture du président Pezeshkian.
Lors d'une réunion ministérielle, le chef de la diplomatie iranienne a espéré que le sommet "enverra un message fort au monde selon lequel les agressions et les violations israéliennes à Gaza, au Liban et en Syrie doivent prendre fin immédiatement".
Le sommet marque également la deuxième visite de M. Erdogan en Egypte cette année, après un voyage en février où il a rencontré le président Abdel Fattah al-Sissi et discuté des moyens de renforcer la coopération économique et commerciale ainsi que des conflits régionaux.
Il s'agissait alors du premier voyage de M. Erdogan depuis septembre 2012, lorsqu'il s'était rendu en Egypte en tant que Premier ministre.
Créé en 1997, le D-8 vise à favoriser la coopération entre les États membres, couvrant des régions allant de l'Asie du sud-est à l'Afrique.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.