Jeudi 24 mars 2011 à 14h45
DIYARBAKIR (Turquie), 24 mars 2011 (AFP) — Quelque 3.000 Kurdes avec des députés et des maires à leur tête ont investi jeudi les rues de Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes, pour réclamer d'avantages de droits et appeler à la fin du conflit avec le PKK.
La foule a tenté d'organiser un sit-in dans le centre de Diyarbakir, mais les autorités ont interdit la manifestation et déployé des blindés pour bloquer les manifestants, a constaté un correspondant de l'AFP.
Seules quelques dizaines de personnes, des élus locaux et des parlemantaires du Parti pour une société démocratique (BDP, pro-kurde), ont été autorisées à s'asseoir au lieu prévu de la manifestation, la première d'une série de plusieurs actions programmées pour les prochains mois.
Le reste des manifestants ont occupé les rues avoisinnantes en signe de protestation, bloqué le trafic et scandé "le Kurdistan sera le tombeau du fascisme" ainsi que d'autres slogans en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui lutte depuis 26 ans pour l'autonomie du Sud-Est.
Un petit groupe a jeté des pétards sur la police, qui a fait usage de gaz lacrymogène et arrêté cinq personnes.
A quelques mois d'élections législatives, prévues pour juin, le BDP a annoncé mercredi le lancement d'une série de manifestations en faveur d'une amélioration des droits des Kurdes.
Conspuant le gouvernement pour son incapacité à mettre un terme au conflit, il a revendiqué le droit à une éducation en langue kurde, la libération de militants emprisonnés, la fin des opérations contre le PKK et la suppression d'un seuil électoral de 10% de voix requis pour entrer au Parlement.
"Nous serons dans les rues jusqu'à ce que le gouvernement prenne des mesures concrètes concernant ces quatre demandes", a déclaré le président du BDP, Selahattin Demirtas.
Le PKK, considéré comme un groupe terroriste par de nombreux pays, a décrété un cessez-le-feu unilatéral en août 2010, mais a menacé d'y mettre fin le mois dernier, déplorant l'échec du gouvernement à dialoguer avec les Kurdes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.