Samedi 26 avril 2025 à 15h18
Qamichli (Syrie), 26 avr 2025 (AFP) — Plusieurs partis kurdes se sont réunis samedi dans le nord-est de la Syrie pour adopter une position unifiée sur leur rôle dans la reconstruction du pays après la chute de Bachar al-Assad, a indiqué un participant à l'AFP.
Soutenus par Washington, les Kurdes contrôlent de vastes territoires dans le nord et l'est de la Syrie, incluant les principaux champs de pétrole et de gaz.
L'objectif de la réunion est de discuter de "la manière de construire et de fonder la Syrie de demain", dont "les Kurdes sont une composante essentielle", a expliqué à l'AFP Eldar Khalil, membre du Parti de l'Union démocratique (PYD), le principal parti de l'administration autonome kurde, à Qamichli.
"Les Kurdes doivent proposer une feuille de route et un projet pour l'avenir de la Syrie", a-t-il ajouté, précisant que "le modèle fédéral" faisait "partie des propositions sur la table".
Selon l'agence de presse kurde Anha, plus de 400 personnalités, dont des représentants kurdes d'Irak et de Turquie, participent à cette conférence intitulée "Unité de la position et du rang kurdes".
Les Kurdes voient dans la fin du pouvoir de Bachar al-Assad, évincé par les nouvelles autorités islamistes le 8 décembre, l'occasion d'être mieux représentés dans un pays multiethnique et de contribuer à la construction d'une Syrie nouvelle, respectueuse des droits de toutes ses composantes.
Les nouvelles autorités ont rejeté toute tentative de division ou de séparatisme, visant implicitement les aspirations kurdes à consolider l'autonomie acquise au fil du conflit depuis 2011.
Le président Ahmad al-Chareh et le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, ont signé un accord bilatéral le 11 mars visant à intégrer les institutions de l'administration autonome kurde dans l'Etat syrien.
Les FDS, bras armé de l'administration autonome, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique, qu'elles ont défait territorialement en 2019.
"La conférence n'a pas pour objectif, comme certains le prétendent, de diviser le pays, mais au contraire de promouvoir l'unité de la Syrie", a déclaré M. Abdi lors de l'ouverture de la conférence, à laquelle participent également des partis kurdes rivaux de l'administration autonome.
"Nous voulons que toutes les composantes syriennes obtiennent leurs droits dans la constitution afin que nous puissions construire une Syrie démocratique, décentralisée et inclusive", a-t-il ajouté.
Les Kurdes ont rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par Damas, qui accorde les pleins pouvoirs à M. Chareh, estimant qu'elle ne reflète pas la diversité syrienne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.