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Les Kurdes de Syrie dénoncent le refus des pays de l'UE de reprendre leurs jihadistes


Mercredi 31 octobre 2018 à 17h56

Bruxelles, 31 oct 2018 (AFP) — Les autorités semi-autonomes kurdes de Syrie ont dénoncé mercredi à Bruxelles le refus des pays européens de reprendre leurs ressortissants membres du groupe Etat islamique détenus par leurs forces.

Les combattants étrangers capturés et leurs familles sont originaires de 46 pays, a annoncé Abdul Karim Omar, en charge des affaires étrangères au sein de l'administration kurde lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

790 hommes sont détenus par les forces spéciales kurdes dans une prison. 584 femmes et 1.250 enfants ont été placés dans deux camps, a-t-il précisé.

"Tous les pays de l'UE sont concernés, mais aucun ne nous a demandé l'extradition de ses ressortissants. Il refusent de prendre leurs responsabilités et nous laissent supporter ce fardeau", a-t-il déploré.

"Ces détenus sont dangereux et certains ont commis des massacres de civils. Nous ne pouvons pas gérer seuls ce problème en raison de l'instabilité de notre région", a-t-il assuré. "Une faille dans la sécurité pourrait leur permettre de s'échapper", a-t-il averti.

Le représentant kurde a refusé de préciser le nombre de ressortissants des pays de l'UE détenus. "Ce n'est pas important", a-t-il déclaré.

Le représentant kurde a précisé que la Belgique avait accepté de reprendre seulement les enfants des ressortissants belges. "Nous sommes convaincus que les mères et leurs enfants ne doivent pas être séparés et aucune famille n'a été réclamée par son pays d'origine", a-t-il expliqué.

15 enfants et leurs mères belges ont été recensés dans les 2 camps mis en place pour les familles des jihadistes capturés, a indiqué Gerrit Loots, un psychologue belge de retour d'une visite dans ces camps. "Nous aurions pu les ramener si le gouvernement belge nous avait autorisés à le faire", a-t-il assuré. Le spécialiste s'est dit très inquiet pour la santé de certains des enfants "très malades".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.