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Les Kurdes de Syrie accusent l'armée turque d'avoir visé leurs positions


Lundi 26 octobre 2015 à 14h27

Ankara, 26 oct 2015 (AFP) — Les combattants kurdes de Syrie ont accusé lundi l'armée turque d'avoir ouvert le feu pendant le week-end sur leurs positions près de la frontière avec la Turquie, un incident que le gouvernement turc n'a pour le moment pas confirmé.

"L'armée turque a visé hier (samedi) et au matin du 25 octobre des positions tenues par nos unités le long de la frontière à Tall Abyad", ont affirmé les Unités de protection du peuple (YPG) dans une déclaration publiée dimanche.

En juin dernier, les YPG, milices du Parti de l'union démocratique (PYD, Kurdes de Syrie), avaient repris le contrôle de Tall Abyad aux combattants du groupe jihadiste Etat islamique (EI) après plusieurs semaines de combats.

Interrogé par l'AFP, un responsable turc a indiqué sous couvert d'anonymat que son pays enquêtait sur les allégations kurdes.

Le gouvernement islamo-conservateur turc considère les YPG comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation "terroriste", qui mène la rébellion sur son territoire depuis 1984.

Le porte-parole du président Recep Tayip Erdogan a accusé lundi le PYD de vouloir profiter de son combat contre l'EI pour prendre "de facto" le contrôle de toute une partie nord du territoire syrien, le long de la frontière turque.

"Nous n'autoriserons pas ce petit jeu", a déclaré Ibrahim Kalim sur la chaîne d'information télévisée turque NTV.

La semaine dernière, M. Erdogan a accusé les YPG, avec l'EI, le PKK et les services secrets du régime de Damas, d'être responsables de l'attentat-suicide qui a fait 102 morts le 10 octobre devant la gare d'Ankara, dans le cadre d'un "acte terroriste collectif".

Soutenues par les Etats-Unis, les milices kurdes de Syrie constituent le fer de lance des forces terrestres engagées contre les djihadistes en Syrie. La semaine dernière, elles ont annoncé avoir inclus Tall Abyad sous "l'administration autonome" qu'elles exercent sur la partie nord du territoire syrien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.