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Les Kurdes d'Irak d'accord pour un report du referendum sur Kirkouk


Lundi 17 decembre 2007 à 15h08

ERBIL (Irak), 17 déc 2007 (AFP) — Le gouvernement du Kurdistan irakien a annoncé lundi avoir accepté le report d'un referendum sur le rattachement de la ville de Kirkouk à la région autonome du nord de l'Irak, comme proposé par un plan de l'ONU.

Et le Parlement du Kurdistan, qui a entendu lundi le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak, Staffan de Mistura, défendre un report de six mois, devrait le ratifier prochainement, selon des parlementaires.

"La mise en oeuvre de l'article 140 a été retardée pour des raisons techniques", a assuré le Premier ministre kurde Nechirvan Barzani.

"Le problème n'est pas de reporter cette mise en oeuvre mais d'étendre la période pour la mise en oeuvre de cet article", a-t-il estimé.

"Le gouvernement de la région est en faveur de cette extension", a-t-il assuré à l'issue d'une rencontre à Najaf (centre) avec la figure religieuse la plus influente des chiites d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani.

La constitution irakienne, dans son article 140, a stipulé qu'un référendum devait avoir lieu avant le 31 décembre 2007 pour décider si cette région riche en pétrole devait passer sous l'autorité du gouvernement du Kurdistan irakien autonome.

Un plan de l'ONU prévoit que ce referendum soit reporté pour une période de six mois.

"Votre réaction devrait être dictée par la raison et non par la passion", a soutenu devant le Parlement kurde M. de Mistura. "Sinon, tout le monde en subira les conséquences".

L'organisation du referendum a été rendue impossible par l'absence de recensement dans cette région où la composition ethnique de la population et le poids relatif de chaque communauté, les Kurdes, les Arabes et les Turcomans, sont une question explosive.

Cette extension de six mois doit être mise à profit pour lancer des mécanismes sous la supervision de l'ONU pour opérer des échanges de territoires et de populations entre régions dont la composition ethnique a été altérée de façon autoritaire à l'époque de Saddam Hussein.

Adnane al-Mufti, le porte-parole du parlement régional, a estimé que le plan de l'ONU était "positif". En s'adressant aux députés, il leur a lancé "vous avez le dernier mot".

"Il y aura une session après l'Eid al-Adha au cours de laquelle le Parlement se prononcera", a-t-il indiqué à l'AFP, en référence à la fête religieuse musulmane qui commence le 19 et s'achève le 23 décembre.

Le porte-parole adjoint Kamal Karkukli a toutefois estimé que le gouvernement irakien avait été responsable du blocage du processus de mise en route du referendum dans cette région. "Nous sommes convaincus qu'il y a eu une politique déterminée de paralysie", a-t-il assuré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.