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Les forces spéciales américaines en Syrie priées d'ôter leurs écussons kurdes


Vendredi 27 mai 2016 à 20h02

Washington, 27 mai 2016 (AFP) — Les forces spéciales américaines photographiées en Syrie par l'AFP ont été priées vendredi d'ôter les écussons de combattants kurdes qu'elles portaient, dans le but d'apaiser la tension avec la Turquie qui s'en était offusquée considérant ces combattants comme des "terroristes".

"Porter ces insignes des (Unités de protection du peuple) YPG n'a pas été autorisé et est inapproprié", a indiqué depuis Bagdad le colonel Steve Warren, porte-parole américain de la coalition internationale anti-Etat islamique.

"Nous l'avons bien communiqué à nos partenaires et alliés militaires dans la région", a-t-il ajouté, sans citer la Turquie.

Il a été demandé aux militaires de les retirer.

Il est fréquent que les forces spéciales portent les insignes des soldats qu'elles soutiennent mais le colonel Warren a expliqué que c'était inapproprié dans ce cas étant donné "la sensibilité politique" de cette question.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu avait quelques heures plus tôt dénoncé l'"hypocrisie" des Etats-Unis dont des soldats soutiennent l'offensive de combattants kurdes contre le groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

Il a jugé "inadmissible" que des membres des forces spéciales américaines portent les insignes des YPG.

Washington considère les YPG comme l'un des groupes armés les plus efficaces pour combattre l'EI au sol. Le soutien explicite des Américains aux milices kurdes de Syrie a tendu ces derniers mois les relations entre Ankara et Washington, alliés au sein de l'Otan.

Les Etats-Unis ont plus de 200 soldats des forces spéciales dans le nord de la Syrie, où elles ont pour mission de conseiller les Forces démocratiques syriennes (Syrian Democratic Forces, SDF), dont la plupart font partie des YPG.

Un photographe de l'AFP a vu une vingtaine de ces soldats américains aux côtés des combattants arabes et kurdes qui mènent une offensive dans la province syrienne de Raqa (nord) contre l'EI et il les a entendus communiquer entre eux en anglais.

La Turquie considère les YPG comme étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière sur son sol, et les accuse d'avoir commis des attentats à Ankara.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.