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Les forces iraniennes disent contrôler 3 camps de rebelles kurdes en Irak


Lundi 18 juillet 2011 à 17h59

TEHERAN, 18 juil 2011 (AFP) — Les forces iraniennes ont affirmé lundi avoir pris au terme de violents affrontements le contrôle de trois camps du mouvement rebelle kurde iranien PJAK en territoire irakien, mais cette annonce a été démentie par un responsable kurde irakien.

"De l'aide était fournie aux terroristes (du PJAK, Parti pour une vie libre du Kurdistan) dans trois camps en territoire irakien et tous ces camps sont tombés aux mains des forces iraniennes qui contrôlent totalement la région", a déclaré le colonel iranien Delavar Ranjbarzadeh, cité par l'agence IRNA.

"Dans les affrontements entre Gardiens de la révolution et éléments contre-révolutionnaires et terroristes du PJAK, de nombreux membres (de ce groupe) ont été tués", a ajouté ce commandant des Gardiens de la Révolution (Pasdaran) de la région de Sardasht (nord-ouest de l'Iran).

Il a fait état d'un mort et de trois blessés parmi les Pasdaran, la garde prétorienne du régime.

Mais à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, un responsable kurde a démenti ces informations.

"Tout ce que disent les Iraniens sur leur occupation de trois camps au Kurdistan est faux", a déclaré à l'AFP le secrétaire général du ministère des peshmergas (combattants kurdes), Jabbar Yawar. "Ils disent cela pour justifier leurs attaques et bombardements sur des villages au Kurdistan. Tous les combats se sont déroulés en territoire iranien".

Le colonel Ranjbarzadeh a indiqué que les opérations lancées en territoire irakien se poursuivaient "avec force", et que "toute la région" était sous le contrôle des forces iraniennes.

L'intervention contre le PJAK a été lancée samedi soir dans la région frontalière de Marvan où se trouve un camp du mouvement rebelle, à une cinquantaine de km de la ville de Sardasht, a précisé le colonel Ranjbarzadeh cité par l'agence officielle IRNA.

Selon lui, les trois camps servaient de base arrière au camp de Marvan, où étaient basés "30 membres du PJAK depuis quatre ans".

Le PJAK est fréquemment impliqué dans des affrontements armés avec les forces iraniennes, qui bombardent régulièrement en représailles les zones frontalières montagneuses du Kurdistan irakien, d'où opèrent les combattants indépendantistes.

Le 11 juillet, un responsable militaire iranien avait affirmé que l'Iran se réservait "le droit" d'attaquer au Kurdistan irakien les bases du PJAK, qu'il a accusé d'être soutenu par les Etats-Unis et Israël.

Il avait aussi accusé Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, d'avoir mis "à la disposition du PJAK" un territoire de 150 km sur 20 km le long de la frontière iranienne, sans informer le gouvernement de Bagdad, "pour créer des bases d'entraînement et mener des actions terroristes contre l'Iran".

Le 3 juillet, M. Barzani avait protesté contre des bombardements menés selon lui par l'Iran sur sa région.

Dans un premier bilan des combats fourni dimanche, Téhéran avait annoncé la mort d'au moins cinq combattants du PJAK et d'un Gardien de la révolution.

Un responsable du PJAK avait de son côté parlé "de dizaines de morts et blessés" parmi les Pasdaran, ainsi que "deux tués et quatre blessés" parmi ses combattants.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.