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Les forces iraniennes contrôlent 3 camps de rebelles kurdes en Irak


Lundi 18 juillet 2011 à 10h57

TEHERAN, 18 juil 2011 (AFP) — Les forces iraniennes ont pris le contrôle de trois camps du mouvement rebelle kurde iranien PJAK situés en territoire irakien, a annoncé lundi le commandant des Gardiens de la Révolution de la région de Sardasht (nord-ouest de l'Iran) cité par l'agence officielle IRNA.

"De l'aide était fournie aux terroristes (du PJAK) depuis trois camps en territoire irakien et tous ces camps sont tombés aux mains des forces iraniennes, qui contrôlent totalement la région", a déclaré le colonel Delavar Ranjbarzadeh.

"Dans les affrontements entre les forces des Gardiens de la révolution et les éléments contre-révolutionnaires et terroristes du PJAK, de nombreux éléments (de ce groupe) ont été tués", a-t-il ajouté, en faisant état d'un tué et de trois blessés du côté iranien.

Le responsable des Pasdaran (la garde prétorienne du régime islamique iranien) a précisé que les opérations lancées samedi en territoire irakien par les Gardiens de la révolution se poursuivaient "avec force et détermination", et que "toute la région" était sous le contrôles des forces armées iraniennes.

L'intervention iranienne contre le PJAK a été lancée samedi soir dans la région frontalière de Marvan, où se trouvait un camp du mouvement rebelle, à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Sardasht, a précisé le colonel Ranjbarzadeh cité par IRNA.

Les trois camps pris en territoire irakien servaient de base arrière au camp de Marvan, où étaient basés "30 membres du PJAK depuis quatre ans", a-t-il expliqué.

Le PJAK (Parti pour une vie libre du Kurdistan) est fréquemment impliqué dans des affrontements armés avec les forces iraniennes, qui bombardent régulièrement en représailles les zones frontalières montagneuses du Kurdistan irakien, d'où opèrent les combattants indépendantistes.

Le 11 juillet, l'Iran avait affirmé qu'il se réservait "le droit" d'attaquer les bases du PJAK au Kurdistan irakien.

"Nous n'autorisons pas les terroristes à s'installer en territoire irakien avec le soutien des Etats-Unis et du régime sioniste (Israël, ndlr) pour agresser l'Iran. Nous agirons contre ces terroristes", avait expliqué un haut responsable militaire à l'agence IRNA.

Il avait accusé Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, d'avoir mis "à la disposition du PJAK" un territoire de 150 km sur 20 km le long de la frontière iranienne, sans informer le gouvernement de Bagdad, "pour y créer des bases d'entraînement et mener des actions terroristes contre l'Iran".

Le 3 juillet, M. Barzani avait protesté contre des bombardements menés selon lui par l'Iran sur cette région autonome frontalière du nord de l'Irak.

Dans un premier bilan des combats fourni dimanche, Téhéran avait annoncé la mort d'au moins cinq combattants du PJAK et d'un Gardien de la révolution iranien.

Un responsable du PJAK avait affirmé de son côté dimanche à l'AFP à Erbil (capitale du Kurdistan irakien) que les combats avaient fait "des dizaines de morts et blessés" parmi les Pasdaran iraniens, ainsi que "deux tués et quatre blessés" parmi les rebelles kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.