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Les forces irakiennes reprennent aux Kurdes le fief yazidi de Sinjar


Mardi 17 octobre 2017 à 09h53

Bagdad, 17 oct 2017 (AFP) — Les forces irakiennes ont annoncé mardi avoir pris le contrôle de la ville de Sinjar, fief de la minorité yazidie persécutée par les jihadistes dans le nord-ouest de l'Irak, après le retrait "sans violence" des combattants kurdes.

Cette annonce intervient au deuxième jour de la progression des troupes gouvernementales dans la province disputée de Kirkouk, plus à l'est, pour réimposer l'autorité du pouvoir central dans les zones où les forces du Kurdistan autonome s'était installées.

Profitant de la débandade de l'armée irakienne après la percée fulgurante du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak en 2014, les combattants kurdes (peshmergas) avaient pris le contrôle de plusieurs régions du pays.

"L'armée irakienne et le Hachd al-Chaabi sont entrés dans Sinjar après que le retrait sans violence des peshmergas", a indiqué un communiqué du Hachd, une alliance d'unités paramilitaires formée en 2014 à l'appel de la plus haute autorité chiite de l'Irak pour repousser l'EI.

Le Hachd est formé en écrasante majorité de chiites mais compte aussi des unités des minorités ethniques et religieuses du pays. A Sinjar, ce sont les unités yazidies qui sont désormais déployées dans la ville, selon le communiqué.

En 2014, des jihadistes ont tué des milliers de Yazidis dans leur fief du mont Sinjar, et enlevé des milliers de femmes et d'adolescentes, pour les réduire à l'état d'esclaves sexuelles.

Environ 3.000 d'entre elles seraient encore en captivité, selon un rapport récent de la mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU.

Selon un rapport de l'ONU publié fin août, des milliers de femmes et d'adolescentes, en particulier celles issues de la minorité yazidie, ont subi des abus horribles dans des zones contrôlées par l'EI, tels que des viols, enlèvements, esclavage et traitements inhumains.

Monothéistes, les Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion ésotérique, croient au Dieu unique et au "chef des anges" représenté par un paon.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.