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Les dirigeants irakiens s'engagent à relancer le processus de réconciliation nationale


Lundi 27 août 2007 à 02h57

BAGDAD, 27 août 2007 (AFP) — Les dirigeants chiites, sunnites et kurdes d'Irak se sont engagés à relancer le processus de réconciliation nationale en acceptant de résoudre les problèmes clé qui les opposaient, a annoncé dimanche soir le bureau du président irakien Jalal Talabani dans un communiqué.

Les dirigeants ont accepté de réduire les restrictions concernant les anciens membres du parti Baas de l'ancien dictateur Saddam Hussein, d'organiser des élections régionales --une demande de Washington-- et d'aider les forces de sécurité à mettre fin à la violence, précise le communiqué.

Ce dernier effort pour sortir le pays de la crise politique survient après d'intenses pressions des autorités américaines et deux semaines avant la présentation devant le Congrès des Etats-Unis d'un rapport sur l'Irak par l'ambassadeur américain à Bagdad, Ryan Crocker, et le chef des forces de la coalition sur place, le général David Petraeus.

Le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, le président kurde Talabani, le vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, le vice-président chiite Adel Abdel Mehdi et le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, ont fait une rare apparition à la télévision après la diffusion du communiqué.

"Après une série de réunions (...), les leaders politiques ont décidé de faire de sérieux efforts pour trouver des solutions pour venir à bout de la crise politique et sécuritaire en Irak", indique le texte.

Les cinq dirigeants ont accepté une loi de réconciliation "pour garantir la justice et la transparence pour tous", ajoute le communiqué.

Cette loi, qui doit encore être approuvée par le parlement, remplacera la loi de débaasification adoptée en 2003 à l'initiative de Washington, et permettra aux anciens membres du parti Baas de réincorporer des postes à responsabilité de l'armée, des institutions et de la fonction publique.

La réhabilitation des anciens baasistes était exigée fermement par le bloc politique sunnite.

"Les dirigeants irakiens ont également accepté l'organisation d'élections régionales et la poursuite du dialogue sur des questions qui les divisent comme la réforme constitutionnelle et la loi sur le pétrole", précise le texte.

Washington avait particulièrement insisté sur ces points pour permettre le progrès et la réconciliation en Irak.

Enfin, ils ont décidé de mettre un terme à "la détérioration de la sécurité et promis de travailler avec la force multinationale pour combattre les terroristes et les milices sans distinction d'affiliation politique".

La Maison Blanche a immédiatemment salué l'engagement inter-irakien considérant que c'était là "un important symbole" de leur volonté d'oeuvrer pour l'ensemble du peuple irakien.

"Nous félicitons les dirigeants irakiens pour l'accord important trouvé (dimanche) à Bagdad. C'est un important symbole de leur engagement à travailler ensemble pour le bienfait de tous les Irakiens", a déclaré dans un communiqué la Maison Blanche, depuis le ranch du président George W. Bush à Crawford (Texas).

La présence dimanche du vice-président al-Hachémi, pilier du groupe politique sunnite, ne présage cependant pas un retour de fait du bloc sunnite au sein du gouverment.

Le gouvernement irakien est paralysé depuis plusieurs mois par des querelles intestines entre sunnites et chiites qui ont provoqué le départ ou le boycottage de 17 des 40 ministres.

Les appels au remplacement du Premier ministre irakien se sont multipliés ces derniers jours, et les pressions se sont fait grandissantes aux Etats-Unis pour que le président Bush pousse M. Maliki à agir pour enrayer la violence et les tensions confessionnelles.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.