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Les dates clefs du pouvoir d'Erdogan


Dimanche 28 mai 2023 à 03h52

Paris, 28 mai 2023 (AFP) — Rappel des principales dates du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, qui vise dimanche sa réélection comme président de la République turque.

- L'AKP au pouvoir -

En 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), co-fondé par Recep Tayyip Erdogan et Abdullah Gül, remporte les législatives, ce qui inquiète les milieux attachés à la laïcité. L'année suivante, M. Erdogan devient Premier ministre.

En 2005, les autorités obtiennent l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union européenne.

En 2007, le Parlement élit président Abdullah Gül, premier islamiste à ce poste dans la Turquie laïque fondée par Mustafa Kemal Atatürk.

- Contestation place Taksim -

Le 31 mai 2013, la police déloge brutalement plusieurs centaines de personnes campant près de la place Taksim d'Istanbul contre un projet d'aménagement urbain.

Pendant les trois semaines qui suivirent, quelque 2,5 millions de personnes manifestent pour exiger la démission d'Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la société.

- Erdogan assoit son règne -

Le 10 août 2014, Erdogan est élu chef de l'Etat, lors du premier scrutin présidentiel au suffrage universel direct.

Aux législatives de juin 2015, l'AKP arrive en tête, mais sans majorité absolue. De nouvelles élections sont convoquées en novembre, remportées par l'AKP.

En pleine crise des réfugiés fuyant la Syrie, Ankara et l'UE concluent en mars 2016 un accord controversé permettant de limiter les arrivées de migrants en Europe.

- Coup d'Etat raté -

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, une tentative de coup d'Etat par une faction de l'armée fait 250 morts. Elle est imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, qui nie toute implication.

Des centaines de généraux, juges et procureurs sont arrêtés pour leur soutien présumé. L'épuration s'étend à la police, à l'enseignement et aux médias. Le 20, l'état d'urgence est instauré.

- Erdogan concentre le pouvoir -

Le 24 juin 2018, M. Erdogan est réélu président lors d'un scrutin marquant le passage à un nouveau régime où le chef de l'Etat concentre tout le pouvoir exécutif.

En juillet, l'état d'urgence est levé.

- Revers cinglant -

Le 31 mars 2019, l'AKP arrive en tête à l'échelle nationale aux municipales, mais perd Ankara et Istanbul.

L'élection est invalidée à Istanbul après des recours de l'AKP.

Le 23 juin, l'opposant Ekrem Imamoglu réédite sa victoire dans la capitale économique, infligeant à Erdogan son pire revers électoral depuis l'arrivée au pouvoir de son parti.

- Lois controversées -

A l'été 2020, le Parlement vote une loi renforçant les pouvoirs des "vigiles de quartier", puis un texte renforçant le contrôle des réseaux sociaux.

L'annonce de la transformation en mosquée en juillet de l'ex-basilique orthodoxe Sainte-Sophie d'Istanbul, jusqu'alors un musée, déclenche une vague d'indignation internationale.

- Pressions sur la société civile -

Fin décembre, la Cour constitutionnelle juge légale la détention prolongée de l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, qui sera condamné à la perpétuité en 2022.

En mars 2021, la Turquie annonce qu'elle va se retirer de la Convention dite d'Istanbul contre les violences à l'égard des femmes.

- Opposition muselée avant la présidentielle -

En juin 2021, Erdogan annonce sa candidature à l'élection présidentielle.

En octobre, le Parlement adopte une loi sur la désinformation, qui permet notamment d'inculper l'opposant social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.

Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, candidat potentiel à la présidentielle, est condamné fin 2022 à plus de deux ans de prison et d'interdiction de mandat politique pour "insulte à des responsables". Il a fait appel.

En janvier 2023, la Cour constitutionnelle prive de subventions publiques le HDP pro-kurde, troisième parti du pays.

- Séisme: Erdogan demande pardon -

Après un séisme dévastateur le 6 février (plus de 50.000 morts), Erdogan demande "pardon" pour les retards dans l'arrivée des secours.

Le président sortant arrive en tête au premier tour de l'élection présidentielle le 14 mai, avec 49,5% des suffrages contre 44,9% à son principal rival, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.

Erdogan aborde le second tour, dimanche 28 mai, en position de force, bénéficiant du soutien de l'ultranationaliste Sinan Ogan, arrivé troisième au premier tour (5,2% des voix).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.