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Les avocats de Saddam Hussein continueront de boycotter le procès d'Anfal


Dimanche 8 octobre 2006 à 15h31

AMMAN, 8 oct 2006 (AFP) — L'équipe de défense de l'ancien président irakien Saddam Hussein continuera de boycotter son procès pour génocide contre les Kurdes à sa reprise lundi, a déclaré dimanche à l'AFP l'un des avocats, Khalil al-Doulaïmi.

"Nous avons rencontré le président Saddam Hussein le 2 octobre et nous lui avons présenté une série d'observations sur le procès. Il nous a donné l'ordre de boycotter l'audience de lundi", a affirmé M. Doulaïmi à la veille de la reprise du procès à Bagdad.

"L'équipe de défense a donc décidé de boycotter tout le procès d'Anfal", a-t-il ajouté.

Selon M. Doulaïmi, cette décision est due à l'"intervention du gouvernement" irakien, notamment illustrée d'après lui par la révocation du juge Abdallah al-Améry.

Ce dernier avait été accusé de partialité pour avoir affirmé que Saddam Hussein n'avait pas été un dictateur. Mohammed al-Oreibi al-Khalifa avait été nommé pour lui succéder.

"Nous dénonçons l'intervention flagrante du gouvernement pour remplacer le juge", a dit M. Doulaïmi. "Le nouveau juge est maintenant considéré comme un ennemi dans le procès, en particulier après le meurtre de l'un de ses proches".

Le 29 septembre, des inconnus ont tué le beau-frère de Mohammed al-Oreibi al-Khalifa.

M. Doulaïmi a également accusé la cour de ne pas avoir donné assez de temps à l'équipe de défense pour examiner 10.000 documents liés à l'affaire d'Anfal.

"Ils (la cour, ndlr) n'ont répondu à aucune de nos requêtes depuis que les procès ont commencé en 2005", a-t-il ajouté.

Toutefois, M. Doulaïmi a affirmé que l'équipe de défense assisterait à une nouvelle audience prévue le 16 octobre dans l'affaire de Doujaïl.

Le premier procès de Saddam Hussein concerne le massacre de 148 villageois chiites du village de Doujaïl (nord de Bagdad) en 1982, en représailles à une tentative d'assassinat contre le président déchu.

Saddam Hussein et six de ses lieutenants sont aussi jugés pour génocide contre les Kurdes pour avoir ordonné et exécuté les campagnes militaires d'Anfal, en 1987-1988, qui ont fait plus de 180.000 morts au Kurdistan, selon l'accusation.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.