Mardi 12 juillet 2011 à 12h08
ERBIL (Irak), 12 juil 2011 (AFP) — Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a achevé mardi sa visite de trois jours en Irak en rencontrant le président de la région autonome du Kurdistan Massoud Barzani, favorable au maintien de troupes américaines après 2011, a constaté un journaliste de l'AFP.
Par ailleurs, le mouvement du chef radical chiite Moqtada Sadr a vivement réagi aux déclarations du responsable américain affirmant que ses soldats mènent seules des opérations contre les insurgés chiites soutenus par l'Iran, qui ont tué 17 soldats en cinq semaines.
M. Panetta est arrivé mardi matin à Erbil, la capitale du Kurdistan, après avoir discuté la veille avec les dirigeants irakiens du maintien d'une présence militaire américaine après la fin de l'année et surtout les avertir que ses soldats allaient réagir à la multiplication des attaques des insurgés chiites proches de l'Iran.
"Nous sommes étonnés par l'absence de réactions des dirigeants politiques et militaires irakiens après les propos du secrétaire américain à la Defense qui se moque ouvertement de la souveraineté irakienne et fait fi de l'accord" de sécurité signé entre en novembre 2008 entre Bagdad et Washington, a affirmé mardi à Najaf, le porte-parole du mouvement sadriste, Salah al-Obeidi.
"Pour notre part, nous considérons les occupants comme nos ennemis et il en sera ainsi jusqu'à leur départ de notre pays", a-t-il dit.
Lundi, lors d'une rencontre avec 150 soldats réunis dans le Camp Victory près de l'aéroport de Bagdad, M. Panetta avait affirmé: "Nous devons agir unilatéralement contre les menaces (des groupes chiites) et nous le faisons".
Pour sa part, le général Llyod Austin, commandant des forces américaines en Irak, a estimé que, selon l'accord de sécurité "c'est à l'Irak qu'incombe la responsabilité d'assurer la sécurité de nos forces".
Mais, avait-il confié aux journalistes, "s'il n'y a pas moyen d'agir avec les forces de sécurité irakiennes, nous patrouillerons autour de nos bases et je ferai ce qui doit être fait pour protéger mes soldats", sans plus de détails.
Par ailleurs, un communiqué du cabinet du chef du gouvernement publié lundi soir avait indiqué que les "deux parties ont discuté des moyens d'aider les forces de sécurité irakiennes dans les domaines de la formation et de la fourniture d'armes".
Le Premier ministre Nouri al-Maliki a souligné "la capacité croissante des forces de sécurité irakiennes à atteindre n'importe quelle cible représentant un danger pour la sécurité et la stabilité du pays".
Mais il a laissé peu de chance sur la possibilité d'un accord pour l'extension de la présence militaire américaine au-delà de la fin de l'année comme le veulent les Américains.
"La décision finale sur le maintien d'une présence de certaines forces américaines après 2011 dépend d'un consensus national et d'un accord des entités politiques et du Parlement".
Les partis politiques doivent donner dans deux semaines leur réponse finale sur un éventuel maintien d'un contingent militaire américain en Irak après 2011.
Les Kurdes veulent que les soldats américains restent alors que le chef radical chiite Moqtada Sadr y est totalement opposé. Les autres formations ne se sont pas prononcées clairement.
Les responsables américains multiplient depuis plusieurs mois les démarches auprès de Bagdad pour maintenir un contingent.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.