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Le représentant de RSF en Turquie "confiant" avant son procès


Vendredi 1 juillet 2016 à 17h39

Istanbul, 1 juil 2016 (AFP) — Le représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie Erol Önderoglu s'est dit "confiant" sur l'issue de son procès pour "propagande terroriste" en faveur des rebelles kurdes, au lendemain de sa remise en liberté conditionnelle avec une autre militante.

Ahmet Nesin, un écrivain-journaliste inculpé et incarcéré avec eux, a quant à lui été libéré vendredi.

MM. Önderoglu et Nesin, ainsi que Sebnem Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV), encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde.

"Je suis confiant par rapport à ma situation", a affirmé vendredi à l'AFP M. Önderoglu, disant se sentir soutenu par la société civile turque et la communauté internationale.

Son arrestation, le 20 juin, avait entraîné une avalanche de protestations en Turquie et à l'étranger. La Turquie occupe la 151e place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.

La justice devra se rendre à l'évidence (...) je n'ai rien à voir avec une quelconque propagande terroriste", a-t-il dit. "En 20 ans j'ai signé des milliers d'articles, j'ai toujours soutenu la liberté des médias et des journalistes, de tous bords politiques".

"Le travail des militants de la liberté d'expression est risqué dans la Turquie actuelle mais ce n'est pas à eux ni à la société civile de renoncer à leur combat", a-t-il martelé.

Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la presse indépendante en Turquie et d'avoir ces derniers mois multiplié les coups de butoir contre les médias.

Le procès de M. Önderoglu doit se tenir le 11 novembre devant la 13e Chambre de la Cour d'assises d'Istanbul, a-t-il rapporté.

Le représentant de RSF a évoqué de "bonne conditions carcérales", une semaine dans la prison stambouliote de Metris et trois jours dans celle de Silivri, à la périphérie de la mégalopole. "Nous étions dans des cellules isolées mais avions accès de 8H00 à 20H00 à une cour d'aération", a-t-il dit.

"Je ne m'attendais pas à être libéré si vite", a-t-il toutefois indiqué.

M. Nesin, libéré vendredi, a quant à lui remercié sur son compte Twitter "tous ceux qui soutiennent l'amour de la paix et de la démocratie".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.