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Le référendum kurde affecte la lutte contre l'EI (coalition)


Jeudi 28 septembre 2017 à 21h40

Washington, 28 sept 2017 (AFP) — Le référendum sur l'indépendance au Kurdistan affecte la lutte contre le groupe Etat islamique car il détourne l'attention des combattants arabes et kurdes alliés jusqu'ici contre les jihadistes, a regretté jeudi le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Ryan Dillon.

"L'objectif, qui était comme un rayon laser dirigé contre l'EI, ne l'est plus à 100%", a indiqué le responsable américain au cours d'une téléconférence au Pentagone.

"Il y a beaucoup de positions qui sont prises, beaucoup de choses qui sont dites sur ce qui pourrait se produire", a-t-il ajouté. "Le référendum a donc eu un effet sur la mission globale qui est d'infliger une défaite à l'EI en Irak".

L'Irak a annoncé la suspension à partir de vendredi de tous les vols internationaux en provenance et vers le Kurdistan, une mesure de rétorsion après le référendum tenu lundi par les Kurdes sur l'indépendance, en dépit de l'opposition du gouvernement irakien.

"Cela n'a, à l'heure actuelle, absolument aucun effet sur les opérations militaires au départ de l'aéroport d'Erbil", a ajouté le colonel Dillon, reconnaissant toutefois que des négociations étaient en cours pour tenter de maintenir le trafic militaire à Erbil.

"Je ne veux pas faire de prédictions mais, à l'heure actuelle, les opérations continuent et nous continuons à poursuivre l'EI", a-t-il conclu.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui se battent pour reprendre les derniers réduits jihadistes à Raqa, la "capitale" de facto de l'EI dans le nord syrien, sont composées de combattants arabes et kurdes.

En Irak, les forces kurdes sont un allié clé de la coalition menée par les Etats-Unis avec l'aide de laquelle elles ont pu repousser les jihadistes des zones frontalières du Kurdistan.

Les peshmergas, combattants kurdes, ont notamment pris part à la bataille dans la province de Ninive (nord), où se trouve Mossoul, reconquise le 10 juillet par les forces irakiennes.

Par ailleurs, le colonel Dillon a annoncé que la coalition avait tué mi-septembre trois jihadistes spécialistes des drones près de Mayadin, dans le nord de la Syrie.

Deux d'entre eux, identifiés comme Abou Mawad Al-Tunisi et Sajid Farouq Babar, avaient modifié des drones vendus dans le commerce pour en faire des armes. Ils ont été tués dans deux frappes de la coalition près de Mayadin, à 40 km au sud de Deir Ezzor.

Deux autres frappes ont visé un des développeurs des drones de l'EI et son laboratoire de recherche. Identifié comme Abou Salman, ce technicien "hautement qualifié" a été tué dans un véhicule entre Mayadin et Al-Asharah, où se trouvait son laboratoire.

"Sa mort et la destruction de sa fabrique de drones vont perturber le développement par l'EI de drones armés et les tests de nouveaux logiciels", a-t-il précisé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.