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Le référendum d'indépendance du Kurdistan irakien est une "grave erreur" (Turquie)


Vendredi 9 juin 2017 à 13h40

Istanbul, 9 juin 2017 (AFP) — La Turquie, opposée à toute forme d'indépendance kurde, a affirmé vendredi que le référendum que le Kurdistan irakien prévoit d'organiser à cette fin le 25 septembre était une "grave erreur" et une décision "irresponsable".

"Nous estimons que l'organisation d'un référendum sur l'indépendance annoncée (par la présidence kurde irakienne) constituera une grave erreur", a commenté le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Notre région a suffisamment de problèmes", a réagi pour sa part le Premier ministre turc Binali Yildirim, dans des déclarations à la presse à Ankara. "Nous pensons qu'ajouter un problème n'est pas une bonne chose", a-t-il poursuivi, jugeant que la décision d'organiser un référendum "a été prise de façon irresponsable".

La Turquie entretient de bonnes relations avec le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani mais elle est farouchement opposée à toute constitution d'un Etat kurde sur une partie de son territoire ou dans les pays frontaliers.

Elle a ainsi déclenché en août dernier une importante opération militaire dans le nord de la Syrie pour en chasser les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) mais aussi pour empêcher les Kurdes syriens de faire la jonction entre les cantons qu'ils contrôlent dans cette région en proie à une guerre civile.

"Préserver l'intégrité territoriale et l'unité politique de l'Irak est l'un des fondements de la politique turque en ce qui concerne l'Irak", a ajouté le ministère des Affaires étrangères.

L'opposition de la Turquie à l'indépendance du Kurdistan irakien, région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, est susceptible de mettre en péril la viabilité d'un éventuel Etat kurde.

Le Kurdistan irakien tire en effet ses principales recettes de l'exportation du pétrole et celle-ci se fait via un oléoduc arrivant au port turc de Ceyhan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.