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Le principal parti pro-kurde en congrès dimanche pour amender ses statuts


Vendredi 23 juin 2006 à 15h34

ANKARA, 23 juin 2006 (AFP) — Le principal parti pro-kurde du pays, accusé souvent de collusion avec la rébellion kurde armée, tiendra dimanche un congrès à Ankara afin d'amender ses statuts, a-t-on annoncé vendredi de source proche du Parti pour une société démocratique (DTP).

Cette réunion des dirigeants et des militants du DTP aura essentiellement pour but d'abolir le principe de coprésidence actuellement en vigueur afin de rendre les statuts conforme à la loi sur les partis politiques qui ne prévoit qu'un seul dirigeant élu, a-t-on précisé.

Ahmet Türk, un homme politique kurde chevronné plusieurs fois député et actuel coprésident, devrait être le seul candidat pour la présidence du parti.

Plusieurs personnalités politiques étrangères ont été conviées pour l'occasion dans la capitale turque, dont Gorka Elejabarrieta, membre du bureau international de Batasuna, le bras politique de l'organisation indépendantiste basque armée (ETA), et Philip McGuigan, un responsable du Sinn Fein, aile politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA).

Le DTP a été créé en 2005 par d'anciens députés kurdes dont la plus connue, Mme Leyla Zana, a été emprisonnée pendant dix ans pour complicité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe séparatiste armé considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Plusieurs maires DTP du Sud-Est de la Turquie, à majorité kurde, sont sous le coup de poursuites judiciaires pour notamment apologie du terrorisme.

D'autres responsables du parti, qui n'est pas représenté au parlement, ont été écroués pour des accusations similaires dans un pays où les violences générées par le PKK ont fait plus de 37.000 morts depuis 1984.

Le DTP milite pour les droits des Kurdes en Turquie, pays qui souhaite intégrer l'Union européenne, et la levée du seuil de 10% des voix nécessaires aux législatives pour envoyer des députés à l'Assemblée nationale turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.