Mardi 2 novembre 2010 à 14h24
ANKARA, 2 nov 2010 (AFP) — Le président turc s'est réjoui mardi de la prolongation de la trêve unilatérale annoncée la veille par les rebelles kurdes tandis que le Premier ministre a affirmé sa détermination à combattre le "terrorisme".
"J'espère que l'abandon des armes va devenir permanent et que tout le monde va renoncer à cette erreur", a affirmé dans un discours prononcé dans le sud de la Turquie le président Abdullah Gül, cité par l'agence Anatolie.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, a annoncé lundi qu'il prolongeait une trêve décrétée en août jusqu'aux prochaines élections législatives turques, prévues pour juin 2011.
Ankara s'est récemment engagé dans des efforts discrets et prudents de dialogue avec les Kurdes pour convaincre le PKK de renoncer à la violence et mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 45.000 morts en 26 ans, selon les chiffres de l'armée.
Le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan semble associé à cet effort, ses avocats servant d'intermédiaires. Des agents de l'Etat ont également des contacts avec lui sur l'île-prison d'Imrali ou il est incarcéré, affirment ses avocats.
Le quotidien Milliyet a écrit mardi que le PKK avait prolongé sa trêve après avoir reçu un courrier d'Öcalan transmis aux chefs militaires du mouvement, basés dans les montagnes du nord de l'Irak, avec l'aide de responsables turcs.
Devant le Parlement, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n'a pas mentionné la trêve mais a assuré qu'il continuerait de lutter contre le "terrorisme" tout en poursuivant ses efforts en faveur d'un accroissement des droits des Kurdes.
"Nous ne nous inclinerons jamais devant le terrorisme. Nous ne ferons jamais de concessions dans la lutte (contre le terrorisme) ou la démocratisation", a-t-il dit.
Le PKK a prolongé sa trêve au lendemain d'un attentat-suicide visant des policiers à Istanbul, qui a fait 32 blessés, 15 agents et 17 civils. Montré du doigt, le PKK a démenti toute implication dans l'attaque. La police n'a pas émis d'hypothèse sur les commanditaires.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.