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Le président Bush presse la Turquie de renoncer à une incursion en Irak


Mercredi 17 octobre 2007 à 23h15

WASHINGTON, 17 oct 2007 (AFP) — Le président américain George W. Bush s'est fermement opposé mercredi à une éventuelle incursion militaire de la Turquie dans le nord de l'Irak, au moment où Ankara obtenait le feu vert du Parlement turc pour attaquer les rebelles kurdes qui y sont basés.

"Nous disons de manière très claire à la Turquie que nous ne pensons pas qu'il soit dans leur intérêt d'envoyer des troupes en Irak", a déclaré M. Bush lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

"Un déploiement massif de troupes turques dans le pays -- un déploiement massif de troupes supplémentaires dans le pays--, n'est pas le meilleur moyen de faire face au problème", a ajouté le président américain.

"Je ne pense pas que la partie turque soit pressée" de lancer cette incursion en Irak, qui aurait d'"énormes implications" pour Ankara comme pour Washington, a toutefois relativisé mercredi après-midi un porte-parole du Pentagone.

Dans une tentative d'apaisement vis-à-vis de la Turquie, M. Bush a par ailleurs pressé le Congrès américain de ne pas adopter une résolution "contre-productive" reconnaissant un génocide arménien sous l'empire ottoman pendant la première guerre mondiale, et qui provoque la fureur des Turcs.

"Le Congrès a mieux à faire que de se mettre à dos une démocratie alliée dans le monde musulman, en particulier une qui fournit un soutien vital à notre armée tous les jours", a-t-il fait valoir, en référence à l'aide logistique-clé fournie par la Turquie pour approvisionner les troupes américaines en Irak.

Au même moment mercredi, le Parlement turc a autorisé le gouvernement à lancer, si nécessaire, des incursions militaires contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) établis dans le nord de l'Irak.

Ankara accuse les Kurdes irakiens de fournir au PKK des armes et des explosifs et Bagdad de ne pas faire assez contre cette organisation considérée comme terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Au cours de la même conférence de presse et avant de remettre en personne mercredi la plus haute distinction du Congrès au dalaï lama, M. Bush a appelé la Chine à rencontrer le leader spirituel tibétain.

"Il est dans leur intérêt de rencontrer le dalaï lama (...) S'ils choisissaient de s'asseoir avec le dalaï lama, ils verraient qu'il est un homme de paix et de réconciliation", a déclaré le président, faisant fi des sévères mises en garde de Pékin, qui a qualifié cette rencontre de "grossière ingérence dans les affaires intérieures chinoises".

Sur le dossier iranien, M. Bush a brandi le chiffon rouge d'une "troisième guerre mondiale" si ce pays se dotait de l'arme nucléaire, après une mise en garde du président russe Vladimir Poutine contre toute action militaire visant le programme nucléaire de Téhéran.

"J'ai dit (aux dirigeants mondiaux): si vous souhaitez éviter une troisième guerre mondiale, il semblerait que vous devriez essayer de les empêcher d'obtenir les connaissances nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire", a souligné le président américain.

M. Poutine "reconnaît qu'il n'est pas dans l'intérêt du reste du monde que l'Iran puisse acquérir les moyens de fabriquer une arme nucléaire", a ajouté M. Bush, en assurant que si lui et le président russe n'étaient "pas d'accord sur beaucoup de sujets", ils étaient "d'accord sur certains, et l'Iran en est un".

Evoquant la dénucléarisation de la Corée du Nord, le président américain a prévenu qu'"il y aura(it) des conséquences" si ce pays manquait à ses promesses" de démantèlement de ses programmes nucléaires.

Interrogé une nouvelle fois au sujet d'un raid aérien israélien mené le 6 septembre en Syrie, soupçonné d'avoir visé des installations nucléaires, M. Bush a à nouveau refusé de répondre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.