Samedi 5 janvier 2008 à 18h12
DIYARBAKIR (Turquie), 5 jan 2008 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu samedi au chevet des victimes d'un attentat meurtrier survenu jeudi à Diyarbakir (sud-est) et a affirmé que l'attaque traduisait le "désespoir" des rebelles kurdes auxquels elle a été imputée.
M. Erdogan a inspecté le lieu de l'explosion, dans le centre-ville de Diyarbakir, à proximité d'une base de l'armée turque et d'un institut de préparation aux examens d'admission à l'université.
L'attentat à la voiture piégée a tué cinq personnes, dont quatre lycéens, et en a blessé 68 autres, dont 30 militaires.
Le Premier ministre a également rendu visite aux soldats blessés et à des familles de défunts et s'est entretenu avec des représentants de la société civile de Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien peuplé en majorité de Kurdes.
"Cet acte de trahison traduit non seulement le désespoir, mais aussi la perte de repères de l'organisation terroriste" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse.
"L'organisation terroriste n'a jamais représenté et ne représentera jamais mes concitoyens d'origine kurde. Les gens qui sont morts dans cet attaque n'étaient-ils pas des concitoyens d'origine kurde? N'étaient-ils pas des gens de la région?", a-t-il souligné.
Le PKK a menacé Ankara de représailles après des raids menés récemment par l'aviation turque contre ses camps dans le nord de l'Irak.
Diyarbakir a déjà subi des attaques à la bombe dans le passé. En 2006, 10 personnes ont péri dans l'explosion d'une bombe dans un parc de la ville, un attentat imputé aussi au PKK.
Le conflit kurde a causé la mort de plus de 37.000 personnes depuis 1984, date du début de l'insurrection du PKK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.