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Le Premier ministre turc admet des contacts avec Öcalan


Mardi 24 août 2010 à 11h50

ANKARA, 24 août 2010 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a admis l'existence de contacts entre des responsables turcs et le leader emprisonné des rebelles kurdes Abdullah Öcalan, tout en niant qu'il s'agisse d'un dialogue politique, a rapporté mardi l'agence Anatolie.

Ankara considère le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que dirige Öcalan, comme une organisation terroriste et M. Erdogan ainsi que son Parti de la justice et du développement (AKP) démentent toute forme de dialogue avec le chef rebelle qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie.

"En tant que gouvernement, nous ne nous assierons jamais à la même table et n'aurons jamais de discussions avec une organisation terroriste ou ses représentants. Cela ne s'est jamais produit", a réaffirmé dans une interview à la télévision lundi soir M. Erdogan, selon l'agence Anatolie.

Le Premier ministre turc a toutefois ajouté: "Si certains contacts sont requis (...) l'Etat le fera".

"L'Etat, par exemple, dispose d'une agence de renseignement (...) pour débloquer, résoudre certaines questions. Il entreprend cela (ces contacts) mais le gouvernement, lui, ne peut jamais reconnaître (le PKK) comme interlocuteur et s'asseoir à la même table", a assuré M. Erdogan en soulignant qu'il ne fallait pas confondre les deux choses.

Les rebelles kurdes du PKK avaient affirmé lundi que l'Etat turc s'était pour la première fois engagé à un "dialogue" avec leur chef emprisonné, avait rapporté lundi l'agence pro-kurde Firat.

La trêve unilatérale décrétée le 13 août par le PKK pendant le mois musulman du ramadan est "le fruit du dialogue entrepris entre notre chef (Ocalan) et les organes compétents agissant au nom de l'Etat turc avec la connaissance du gouvernement" d'Ankara, affirmait le PKK dans un communiqué.

Le PKK réclame une reconnaissance explicite des droits des quelque 15 millions de Kurdes de Turquie (sur 73 millions d'habitants) dans la Constitution ainsi qu'un statut d'autonomie pour les régions est et sud-est de l'Anatolie, peuplées de Kurdes.

Le conflit entre les rebelles kurdes et l'armée turque, qui dure depuis 1984, a fait au moins 45.000 morts, selon l'armée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.