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Le Premier ministre kurde veut parler indépendance après la prise de Mossoul


Vendredi 28 octobre 2016 à 11h48

Berlin, 28 oct 2016 (AFP) — Le Premier ministre du kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, a indiqué vouloir discuter de "l'indépendance" de cette région autonome dès que la ville de Mossoul sera reprise aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), dans une interview publiée vendredi.

"Cela fait longtemps que les choses sont mûres pour (l'indépendance) mais pour le moment, concentrons-nous sur la bataille contre l'EI", a déclaré M. Barzani au quotidien allemand Bild, selon des propos rapportés en allemand.

Mais "dès que Mossoul sera libérée, nous nous réunirons avec nos partenaires à Bagdad pour parler de notre indépendance. Nous avons trop longtemps attendu, nous pensions qu'après 2003 (et l'invasion de l'Irak de Saddam Hussein par la coalition menée par les Etats-Unis, ndlr), il y aurait un nouveau départ pour un nouvel Irak démocratique. Mais cet Irak a échoué", a poursuivi le chef du gouvernement kurde.

"Ici, nous ne sommes pas des Arabes mais une nation kurde. La communauté internationale doit aussi voir cela de façon réaliste", a insisté le dirigeant kurde. "Chez nous, il n'y a pas d'armée irakienne, pas de police irakienne. A un moment donné, il y aura un référendum sur l'indépendance du Kurdistan, laissons alors les gens décider", a encore prévenu M. Barzani.

En février, Massoud Barzani, oncle de Nechirvan Barzani et président du Kurdistan irakien, région autonome depuis 1991, avait appelé à la tenue d'un référendum sur un Etat kurde dans le nord de l'Irak, faisant monter la tension avec le pouvoir central à Bagdad.

Selon Nechirvan Barzani, la prise de Mossoul interviendra "au plus tard d'ici trois mois", dans la mesure où les forces irakiennes poursuivent leur progression : "nous avons vite conquis les faubourgs, (mais) ce qu'on ne sait pas, c'est avec quelle intensité l'EI va se défendre dans" Mossoul, a-t-il prévenu.

"Ils ont des centaines de candidats aux attaques suicides, il doit avoir (à Mossoul) des ateliers de fabrication d'engins explosifs. C'est le plus grand danger pendant l'avancée", a-t-il mis en garde, réclamant plus d'aide financière de la part de l'Union européenne pour la prise "sur place" des réfugiés venus de Mossoul.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.