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Le PKK n'écoute plus son dirigeant historique emprisonné (responsable turc)


Vendredi 26 février 2016 à 18h17

Ankara, 26 fév 2016 (AFP) — Ankara a affirmé vendredi que les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) n'écoutaient plus leur dirigeant historique, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 et qui a lancé depuis son île plusieurs appels à désarmer.

Le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, a assuré qu'Abdullah Öcalan avait perdu tout contrôle sur la branche armée de son mouvement, retranchée dans le bastion de Qandil dans les montagnes du nord de l'Irak, en s'adressant à des journalistes étrangers à Ankara.

Après une accalmie de deux ans, de violents combats opposent depuis l'été dernier les forces turques et le PKK dans le sud-est anatolien. Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Jusqu'à l'été 2015, des députés du parti pro-kurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP), avaient pu se rendre dans l'île d'Imrali (nord-ouest), où le fondateur historique du PKK purge une peine de réclusion à perpétuité dans une prison turque, revenant avec des messages d'Öcalan appelant le PKK à désarmer.

"La dernière fois qu'il a lancé cet appel, il n'a été écouté par personne", a répondu Ibrahim Kalin à une question sur le refus des autorités turques de permettre désormais aux députés du HDP de se rendre à Imrali.

"Le président (Recep Tayyip Erdogan) a pris un grand risque en laissant les députés du HDP rencontrer Öcalan", a-t-il souligné, alors que cette autorisation avait provoqué la colère des nationalistes turcs. "Nous l'avons fait dans l'intérêt de la paix. Ils sont allés sur l'île, nous espérions que le PKK écoute Öcalan, ils ne l'ont pas écouté".

Pour le porte-parole, qui a souligné les liens entre le PKK et les miliciens kurdes syriens, les responsables du PKK ne veulent pas désarmer et voient dans la guerre civile en Syrie une "opportunité".

Constatant le gel du processus de paix, M. Kalin a assuré qu'il pourrait reprendre si le PKK cessait ses attaques contre les forces de sécurité turques et s'il annonçait son intention de désarmer.

"Les opérations se poursuivront tant que le PKK continuera à représenter une menace pour la sécurité nationale", a promis le porte-parole.

Arrêté en 1999 au Kenya, M. Öcalan a été condamné à la peine de mort mais sa peine a été commuée en détention à perpétuité à l'abolition de la peine capitale en Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.