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Le PKK menace la Turquie en cas d'intervention contre les Kurdes syriens


Mercredi 17 octobre 2012 à 10h26

GENEVE, 17 oct 2012 (AFP) — Dans une interview au journal suisse Le Temps, le chef exécutif du PKK Murat Karayilan annonce "des représailles très violentes sur le territoire turc" si l'armée turque venait à attaquer les kurdes syriens.

"Le PKK est solidaire des aspirations de tous les Kurdes et nous offrons notre soutien aux Kurdes syriens. Si l'armée turque s'en prenait à eux ou aux instittutions qu'ils se sont choisies,nous mènerons des représailles très violentes sur le territoire turc", affirme Murat Karayilan, interrogé dans un sanctuaire du Parti des travailleurs du Kurdistan, dans les montagnes du Kurdistan d'Irak, prés de la frontière iranienne.

Le PKK est classé dans la liste des organisations terroristes par l'Union européenne et les Etats Unis.

Arrivé à la tête du pays en 2003 avec la promesse de régler le conflit kurde, qui a fait près de 45.000 morts depuis 1984, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a engagé des négociations avec le PKK en 2009. Mais ces discussions ont achoppé en 2011.

Depuis, les combats entre rebelles du PKK et l'armée turque ont repris de plus belle dans le sud-est de la Turquie, pour atteindre, ces derniers mois, une de leurs phases les plus meurtrières

Le 2 octobre trois kurdes syriens ont été tués par un tir d'artillerie de l'armée turque visant la Syrie. Il s'agissait de membres des "Unités de la protection du peuple" (YPG), une milice proche du Parti de l'union démocratique (PYD), la branche syrienne du PKK, qui effectuaient une patrouille à la frontière, selon l'Observatoire syrien des Droits de l'homme.

Par le passé, Ankara a accusé Damas d'avoir "confié" plusieurs zones du nord de la Syrie au PYD et considéré l'installation de ce parti près de la frontière comme "dirigée contre" elle.

En juillet, l'armée régulière syrienne s'était retirée sans combat de certaines régions kurdes où des militants des YPG s'étaient déployés, suscitant des soupçons de collusion avec le régime.

Par ailleurs, le dirigeant kurde réitère dans cet entretien la proposition de reprise du dialogue avec Ankara. "Nous restons absolument ouverts à toutes les négociations, à tous les dialogues, mais nous ne stopperons pas nos attaques armées", déclare Murat Karayilan.

Il réaffirme également que leur dirigeant emprisonné Abdullah Ocalan est "le plus à même de les représenter dans des négociations avec Ankara" et a demandé que "ses conditions de détention soient modifiées", évoquant "une assignation à résidence". "C'est une condition sine qua non à l'arrêt des violences".

Le chef historique du PKK a été capturé par des agents turcs à Nairobi puis transféré en Turquie et condamné à mort pour trahison en 1999, une peine commuée en prison à vie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.