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Le PKK désapprouve l'attentat d'Ankara revendiqué par un groupe kurde radical


Samedi 24 septembre 2011 à 13h47

ISTANBUL, 24 sept 2011 (AFP) — Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) désapprouvent l'attentat qui a fait trois morts mardi à Ankara et a été revendiqué par un groupe radical kurde, a rapporté samedi l'agence de presse pro-kurde Firat News.

La direction du PKK a estimé dans un communiqué que ce type d'attaques était "répréhensible" et "nuisait aux demandes légitimes du peuple" kurde, selon l'agence.

L'attentat à la bombe, qui a fait trois morts et une quinzaine de blessés dans le centre-ville d'Ankara, a été revendiqué jeudi par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

"Les métropoles turques seront notre champ de bataille. L'attaque de Kizilay (centre d'Ankara) n'est qu'un début", a souligné cette organisation dans un courrier électronique adressé à Firat News.

Le PKK affirme que les TAK sont constitués d'éléments incontrôlés, ayant quitté ses rangs.

Aux yeux des autorités turques, le TAK est avant-tout un prête-nom utilisé par le PKK quand celui-ci commet des attentats pouvant encourir la désapprobation populaire, notamment quand des civils sont tués.

La dernière attaque revendiquée par les TAK remonte au 31 octobre 2010: un attentat suicide visant des policiers en faction sur une esplanade très fréquentée du centre d'Istanbul, qui avait fait 32 blessés.

Le PKK a par ailleurs déploré samedi la mort de quatre civils dans une attaque commise par une de ses unités mardi soir à Siirt (sud-est).

Sa direction, citée par Firat News, a appelé "toutes les unités de guérilla à être plus attentives dans leurs préparatifs", assurant que "les commandants responsables d'erreurs d'application seraient tenus responsables".

Les attaques du PKK contre des objectifs militaires se sont multipliées depuis le début de l'été dans l'est et le sud-est de la Turquie, peuplés en majorité de Kurdes.

Blessé jeudi à Diyarbakir, principale ville du sud-est peuplé majoritairement de Kurdes, dans une de ces attaques imputées au PKK, un policier a succombé samedi à ses blessures, ont indiqué des sources locales de sécurité.

Un homme armé d'une Kalachnikov avait tiré dans le centre-ville sur des policiers en faction, en tuant un et blessant le second. Deux passants avaient également été blessés.

La Turquie menace de lancer une incursion militaire contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak, où seraient retranchés environ 2.000 combattants de ce mouvement qualifié de "terroristes" par de nombreux pays. Le PKK a pris les armes en 1984, et le conflit a fait 45.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.