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Le PKK "assez fort" pour frapper des intérêts économiques allemands.


Dimanche 13 juillet 2008 à 18h39

ANKARA, 13 juil 2008 (AFP) — Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui détient trois otages allemands, s'est dit dimanche "assez fort" pour frapper des intérêts économiques allemands, a rapporté une agence de presse pro-kurde.

Le PKK a demandé à nouveau à Berlin de cesser sa politique "hostile" à son égard s'il veut obtenir la libération des trois alpinistes, enlevés mercredi sur le Mont Ararat (est de la Turquie).

Dans ce communiqué, diffusé par l'agence Firat, l'organisation séparatiste a indiqué que le gouvernement d'Angela Merkel était visé par cette prise d'otage, le PKK n'ayant aucun grief contre le peuple allemand.

"Si tel était le cas, nous aurions pu infliger des dégâts encore plus grands aux intérêts économiques allemands en Turquie... Nous sommes assez fort pour infliger de tels dégâts", est-il écrit.

"Le gouvernement Merkel et le gouvernement turc doivent ensemble cesser de sacrifier la lutte pour la liberté du peuple kurde au nom de certains intérêts économiques", est-il ajouté.

Le PKK a également indiqué qu'il ne libérerait pas les trois otages tant que Berlin ne renoncerait pas à la répression contre les militants du PKK et ses sympathisants en Allemagne. On estime à environ 2,4 millions le nombre de Turcs vivant en Allemagne, dont 600.000 Kurdes.

Fin juin, le gouvernement allemand avait interdit à la chaîne de télévison kurde Roj TV, émettant depuis le Danemark, de diffuser ses programmes en Allemagne, affirmant qu'elle servait la propagande des extrémistes kurdes. Une société de production qui produisait des programmes pour Roj TV avait aussi été fermée.

Dans une interview parue dimanche, Angela Merkel a appelé les ravisseurs à libérer immédiatement les trois otages, tout en affirmant que le gouvernement allemand n'accepterait aucun chantage.

Les troupes paramilitaires turques ont lancé une opération pour libérer les trois alpinistes et le Mont Ararat a été déclaré zone interdite jusqu'à nouvel ordre.

Le PKK a déjà procédé à des enlèvments par le passé contre des touristes, des soldats et des policiers, mais ce n'est pas une tactique fréquemment employée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.