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Le PKK appelle Ankara à accepter le plan de paix de son chef emprisonné


Vendredi 14 août 2009 à 19h45

ANKARA, 14 août 2009 (AFP) — Les rebelles kurdes de Turquie ont appelé vendredi Ankara à accepter le plan de paix que leur chef emprisonné Abdullah Öcalan doit dévoiler prochainement, a rapporté l'agence de presse Firat News, porte-voix des rebelles.

"Nous allons soutenir jusqu'au bout la feuille de route que va présenter notre dirigeant et nous appelons l'Etat et le gouvernement turcs à respecter la volonté politique exprimée par le peuple kurde", a affirmé la direction du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans un communiqué cité par l'agence.

Les propositions d'Öcalan, qui purge une peine de prison à vie sur l'île d'Imrali (nord-ouest), était attendues pour samedi, jour anniversaire des 25 ans du début du soulèvement du PKK dans le sud-est anatolien, à majorité kurde.

Les avocats qui ont rencontré vendredi Öcalan à Imrali et auraient du rendre public le plan de paix sont cependant revenus les mains vides.

"La feuille de route n'est pas encore prête, les avocats retourneront sur l'île mercredi", a déclaré à l'AFP Cengiz Kapmaz, porte-parole du cabinet assurant la défense du leader kurde.

L'initiative du chef rebelle intervient alors que le gouvernement a annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde et a multiplié les consultations avec des intellectuels, membres d'associations et politiciens sur les moyens de mettre un terme au conflit kurde.

Les activistes kurdes ont appelé le gouvernement à prendre en considération les propositions d'Öcalan, mais le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a repoussé cette hypothèse. Ankara rejette tout dialogue avec le PKK, qu'il considère, à l'instar de nombreux pays, comme une organisation terroriste.

Le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir l'indépendance de l'est et du sud-est de la Turquie, mais a depuis réduit ses ambitions à une autonomie pour les zones kurdes. Le conflit a fait quelque 45.000 morts.

Ces dernières années, Ankara a élargi les droits culturels des Kurdes, permettant notamment l'enseignement de leur langue dans des instituts privés et la diffusion de programmes télévisés en kurde.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.