Dimanche 21 decembre 2008 à 10h33
ERBIL (Irak), 21 déc 2008 (AFP) — Un haut responsable des séparatistes kurdes a accusé dimanche la Turquie de chercher à susciter des conflits au sein de cette ethnie en se rapprochant du gouvernement autonome kurde irakien.
"Depuis l'échec de leur opération militaire l'an dernier à la frontière entre l'Irak et la Turquie, ils ont opté pour une politique de division des Kurdes pour créer des conflits entre eux", a déclaré à l'AFP Kamal Kheyri, responsable des relations extérieures du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie) joint par téléphone.
Les Kurdes sont partagés entre l'Irak, la Turquie, l'Iran et la Syrie.
"Dans ce but, les Turcs se rapprochent du gouvernement de la région du Kurdistan irakien", a ajouté le responsable du PKK, pressant les responsables kurdes irakiens "de ne pas tomber dans le piège du complot turc".
"Les kurdes sont chanceux car jusqu'à présent nos ennemis n'ont pas réussi à provoquer une guerre intestine", s'est félicité M. Kheyri.
Des centaines de militants du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, sont réfugiés dans les montagnes du nord de l'Irak d'où ils lancent des attaques contre la Turquie.
La Turquie a accusé à diverses reprises les Kurdes irakiens, qui dirigent une administration autonome dans la région, de tolérer et même d'aider le PKK tout en affirmant vouloir poursuivre le dialogue avec eux.
Les Kurdes irakiens sont prêts à apporter leur aide contre le PKK, a expliqué samedi à Ankara le vice-président irakien Tarek al-Hachemi en ajoutant que le président irakien Jalal Talabani qui est Kurde, lui avait demandé de transmettre "un message fort" à Ankara selon lequel "les Kurdes irakiens sont ouverts à une amélioration des relations" avec la Turquie.
Le PKK a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du sud-est de la Turquie, une région peuplée majoritairement de Kurdes. Le conflit a fait 44.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.