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Le PKK accuse Israël d'aider la Turquie à "détruire" les Kurdes


Mercredi 22 septembre 2010 à 12h31

JERUSALEM, 22 sept 2010 (AFP) — Le leader des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Murat Karayilan, a accusé Israël d'aider les autorités turques à "opprimer et détruire" les Kurdes en livrant des armes à Ankara, dans une interview publiée mercredi par le journal israélien Haaretz.

"Dans les années 1960 et 1970, nous (les Kurdes) et Israël étions amis. Nous vous admirions. Mais depuis qu'Israël a resserré sa coopération militaire avec la Turquie vous faites partie de ceux qui participent à notre oppression et éradication", Murat Karayilan dit dans cette interview pour la télévision israélienne, dont Haaretz publie des extraits.

"Il est évident qu'Israël doit avoir des relations avec la Turquie. Mais pourquoi à nos dépens? Pourquoi devrions-nous le payer de notre vie?" s'est-il interrogé, en estimant que les Israéliens devraient être les premiers concernés par les persécutions contre les Kurdes après le génocide nazi.

"Tout le monde dans cette région, les Syriens, les Turcs et les Iraniens, veut nous détruire et voilà que vous leur procurez les armes!" s'est indigné le leader du PKK.

Il faisait notamment allusion à la vente par Israël de drones à l'armée turque qui seraient employés dans les opérations contre la guérilla kurde.

Les rebelles kurdes de Turquie ont annoncé lundi avoir prolongé jusqu'à une date indéterminée leur trêve contre les forces de sécurité turques, selon l'agence pro-kurde Firat.

Les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, connaissent de vives tensions depuis l'offensive israélienne de décembre 2008-janvier 2009 dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Elles se sont encore dégradées après l'assaut le 31 mai par les commandos de la marine israélienne d'une flottille d'aide à Gaza qui s'est soldé par la mort de neufs passagers turcs.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.