Page Précédente

Le Parlement turc vote une loi protégeant les enfants kurdes de la prison


Jeudi 22 juillet 2010 à 12h17

ANKARA, 22 juil 2010 (AFP) — Le Parlement turc a voté jeudi une loi limitant l'emprisonnement des enfants qui lancent des pierres contre les forces de l'ordre dans les manifestations, en particulier dans les régions peuplées majoritairement de Kurdes.

Le parti au pouvoir AKP avait présenté ce texte pour remédier à la législation actuelle, qui a entraîné des centaines de condamnations à la prison de jeunes, certains âgés de 12 ans, provoquant les protestations d'organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International.

La nouvelle loi prévoit une amnistie pour les mineurs emprisonnés et rend plus difficile les condamnations à la prison de mineurs arrêtés dans les manifestations, a expliqué le député d'origine kurde Bengi Yildiz.

"Environ 190 mineurs actuellement en prison devraient sortir... Et des milliers d'autres actuellement jugés devraient bénéficier de cette loi", a-t-il déclaré à l'AFP.

Les jeunes lanceurs de pierre sont fréquents dans les manifestations kurdes, souvent organisées pour soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé considéré comme terroriste par la Turquie et de nombreux pays.

Des centaines de mineurs ont ainsi été poursuivis en application de la loi antiterroriste, qui qualifie les manifestations en faveur du PKK comme de la propagande terroriste.

Entre 2006 et 2008, environ 2.500 mineurs âgés de 12 à 18 ans ont été présentés à des tribunaux pour enfants ou pour adultes, en vertu de la loi antiterroriste, selon le ministère de la justice.

Pour faire avancer sa candidature à l'Union européenne, la Turquie a pris des mesures en faveur des droits de l'homme, mais elle reste critiquée, notamment concernant le comportement des forces de sécurité.

Le gouvernement s'est par ailleurs efforcé d'octroyer plus de droits à la minorité kurde, en dépit d'une recrudescence ces derniers mois des attaques meurtrières menées par le PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.