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Le Parlement turc va débattre en priorité d'une nouvelle Constitution


Samedi 1 octobre 2011 à 15h03

ANKARA, 1 oct 2011 (AFP) — Le Parlement turc a repris ses travaux samedi après une interruption estivale avec pour objectif principal la rédaction d'une nouvelle Constitution, un objectif de taille dans un climat politique tendu par la recrudescence des attaques des séparatistes kurdes.

"Sans aucun doute l'une des principales tâches de ce parlement sera de préparer une nouvelle constitution", a indiqué le chef de l'Etat Abdullah Gül lors de son traditionnel discours d'inauguration de la nouvelle législature.

M. Gül a souligné que malgré plusieurs amendements, la constitution actuelle "ne répond plus aux aspirations du peuple turc", mettant l'accent sur la nécessité d'un texte plus libéral et reposant sur les normes occidentales de démocratie, sans pour autant renoncer aux principes républicains, notamment la laïcité.

Le gouvernement islamo-conservateur turc s'est fixé pour objectif de rédiger une nouvelle Constitution d'ici la mi-2012 et d'y parvenir par le biais d'un consensus politique avec l'opposition.

Le Parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été reconduit à la tête du pays à l'issue des élections législatives de juin, sans pour autant obtenir la majorité qualifiée nécessaire pour une réforme constitutionnelle. L'AKP s'est donc engagé à rechercher un soutien de l'opposition.

Une commission parlementaire doit débattre pendant plusieurs mois d'un projet de texte qui sera ensuite présenté et voté en séance plénière.

La réforme devra être approuvée par référendum.

Les observateurs prêtent à M. Erdogan, accusé par l'opposition d'autoritarisme, l'intention de transformer le système parlementaire en vigueur en régime présidentiel, ce que refuse l'opposition. Un consensus existe cependant sur la nécessité de modifier une Constitution héritée d'un coup d'Etat militaire en 1980.

La question des droits de la minorité kurde doit figurer en bonne place de l'agenda politique dans les débats sur la future Constitution.

Le conflit kurde connaît un regain de violence, alimenté par une reprise des attaques armées du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) et une répression du mouvement politique kurde par les autorités turques.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.