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Le Parlement européen dénonce les attaques de l'Iran contre les femmes


Jeudi 23 novembre 2023 à 14h51

Strasbourg, 23 nov 2023 (AFP) — Le Parlement européen a condamné jeudi les attaques de l'Iran contre les femmes, y compris les "meurtres brutaux" de femmes dont celui de Mahsa Amini, lauréate du prix Sakharov.

Dans une résolution non contraignante adoptée par 516 voix pour, 4 contre et 27 abstentions, le Parlement européen "condamne fermement la détérioration continue de la situation des droits humains en Iran et les meurtres brutaux de femmes perpétrés par les autorités iraniennes, notamment de la lauréate du prix Sakharov 2023, Mahsa Amini", à laquelle ce prix a été décerné à titre posthume.

La mort l'an dernier de Mahsa Amini, à l'âge de 22 ans, avait entraîné des mois de manifestations de grande ampleur contre les dirigeants politiques et religieux iraniens, dont la répression a provoqué des centaines de morts et des milliers d'arrestations.

En octobre, le Parlement européen avait décerné le prix Sakharov, plus haute distinction de l'UE pour les droits humains, à cette jeune Kurde iranienne et au mouvement "Femme Vie Liberté".

Dans cette résolution, les eurodéputés appellent à la "libération immédiate de toutes les victimes de détention arbitraire et des défenseurs des droits humains", notamment la militante Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023.

Ils condamnent aussi avec fermeté le "harcèlement judiciaire" de l'avocate et défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh.

Les eurodéputés demandent aux autorités iraniennes de mettre immédiatement fin à toute discrimination à l'égard des femmes et des filles, y compris aux lois imposant le port du voile.

Ils dénoncent la pratique de la détention arbitraire et la "diplomatie des otages" menée par Téhéran et insistent pour que l'UE lance une stratégie européenne de lutte contre contre cette "diplomatie des otages".

Plusieurs ressortissants européens sont détenus en Iran qui les accusent le plus souvent d'espionnage. Leurs pays dénoncent des détentions "arbitraires" utilisées comme monnaie d'échange. La France évoque même des "otages d'Etat".

Cette résolution renouvelle aussi la demande du Parlement européen d'ouvrir des enquêtes pénales sur les crimes commis par les autorités iraniennes en vertu de la compétence universelle, de désigner le Corps des gardiens de la révolution islamique comme une "organisation terroriste" et de sanctionner les auteurs de violations des droits humains en Iran, y compris le Guide suprême, le Président et le procureur général.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.