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Le nouveau coronavirus fait deux morts en Irak (responsables)


Mercredi 4 mars 2020 à 19h55

Souleimaniyeh (Irak), 4 mars 2020 (AFP) — Deux Irakiens sont morts mercredi du nouveau coronavirus, l'un au Kurdistan autonome et l'autre à Bagdad, les premiers décès enregistrés en Irak, ont indiqué des responsables de la Santé.

Un imam de 70 ans de la ville kurde de Souleimaniyeh (nord-est) est décédé, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la direction de la Santé de la province du même nom, le docteur Iyad al-Naqchabandi.

L'imam, qui souffrait de problèmes cardiaques et respiratoires, avait été placé en quarantaine pour avoir contracté le virus, selon des sources médicales.

D'après des sources locales, l'imam a rencontré récemment des Irakiens de retour de l'Iran voisin, l'un des pays les plus touchés par l'épidémie avec près de 100 morts selon les chiffres officiels.

A Bagdad, le ministère de la Santé a ensuite annoncé dans un communiqué la mort d'une personne infectée par le nouveau coronavirus dans la capitale irakienne. La victime souffrait de "déficiences immunitaires".

Le ministère a en outre fait état de 34 personnes contaminées à travers le pays, dans leur très grande majorité de retour d'un séjour

L'Irak redoute particulièrement une épidémie dans les lieux saints chiites où des pèlerinages réunissent des millions de fidèles venus notamment d'Iran.

Mais les voyages entre les deux pays ont été interdits et les écoles, universités, cinémas et autres lieux publics ont été fermés de façon préventive par les autorités irakiennes jusqu'à la fin de la semaine. De nombreux cafés et restaurants sont néanmoins toujours bondés en soirée dans la capitale.

Les autorités religieuses à Souleimaniyeh ont annoncé elle interdire jusqu'à nouvel ordre les prières collectives, dont celle du vendredi.

Le gouverneur de la ville, Haval Abou Bakr, a annoncé l'interdiction de tout rassemblement dans la province. Les matches de football se tiendront désormais à huis clos alors qu'à travers tout l'Irak, les matches de championnat national se déroulent déjà sans public de crainte de la propagation de l'épidémie.

Le nouveau coronavirus inquiète particulièrement les Irakiens car leur système de santé, ravagé depuis quatre décennies par les guerres et en proie à une corruption endémique, est inefficace.

L'Irak, pays de 40 millions d'habitants, compte, selon l'OMS, moins de 10 médecins pour 10.000 habitants.

Il est aussi en pénurie chronique de médicaments et d'hôpitaux et sur les réseaux sociaux la polémique ne cesse d'enfler avec de nombreux Irakiens partageant des récits d'hôpitaux ayant refusé de prendre en charge des patients disant présenter des symptômes similaires à ceux du nouveau coronavirus.

Turkish Airlines a déjà cessé ses vols vers l'Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.