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Le nord de la Syrie doit passer sous contrôle du régime syrien (Lavrov)


Mercredi 16 janvier 2019 à 10h59

Moscou, 16 jan 2019 (AFP) — Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé mercredi que le régime syrien devait reprendre le contrôle du nord du pays, semblant rejeter l'idée d'une "zone de sécurité" sous contrôle turc avancée par Ankara et Washington.

"Nous sommes convaincus que l'issue optimale, et la seule qui soit juste, est un passage de ces territoires sous contrôle du gouvernement syrien, des forces armées syriennes et de leurs structures administratives", a déclaré M. Lavrov lors de sa conférence de presse annuelle.

Il a ajouté "soutenir les contacts qui ont commencé entre des représentants kurdes et les autorités syriennes avec l'objectif de se mettre d'accord sur la manière de rétablir la vie dans un Etat unique sans ingérence extérieure".

Le président américain Donald Trump avait récemment appelé à la création d'une "zone de sécurité" de 30 km en Syrie.

Après un entretien avec son homologue américain, le président turc Recep Tayyip Erdogan a expliqué mardi que son pays pouvait se charger d'établir cette zone entre la frontière et les positions de la principale milice kurde de Syrie soutenue par Washington, les Unités de protection du peuple (YPG).

Cette proposition a été rejetée par Damas, dont la Russie est le principal allié.

M. Lavrov a indiqué que le sujet serait abordé lors d'un prochain entretien entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, qui est attendu en Russie d'ici la fin janvier.

Les tensions entre les Kurdes syriens et la Turquie sont exacerbées par la récente annonce de M. Trump de retirer les troupes américaines qui avaient été déployées en Syrie pour lutter contre l'EI aux côtés des forces kurdes.

Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations par le régime, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

"Dans son ensemble le processus de paix syrien fait des progrès, bien sûr plus lents que nous le voudrions", a jugé mercredi M. Lavrov. "Nous sommes convaincus que nous devons mener à son terme la bataille contre le terrorisme, maintenant le principal foyer de terrorisme est la zone d'Idleb".

Début janvier, un groupe jihadiste dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Cham (HTS), a renforcé son emprise sur la province d'Idleb, qui a fait l'objet en septembre d'un accord entre Ankara et Moscou, permettant d'empêcher jusque-là une offensive de Damas et de son allié russe.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.