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Le navire de sauvetage "Alan Kurdi" repart en mission en Méditerranée


Samedi 12 septembre 2020 à 11h14

Berlin, 12 sept 2020 (AFP) — Le navire de sauvetage "Alan Kurdi", l'un des trois de l'ONG allemande d'aide aux migrants Sea-Eye, est à nouveau reparti en mission en Méditerranée après plusieurs mois d'immobilisation, a annoncé l'organisation samedi.

Le "Alan Kurdi", du nom de cet enfant syrien échoué sur une plage turque en 2015 et dont la photo avait provoqué une onde de choc, a quitté le port de la ville espagnole de Burriana vendredi soir pour une destination non précisée, a indiqué Sea-Eye dans un communiqué.

Le président de l'ONG a de nouveau critiqué le manque d'implication des pays européens, notamment leur peu d'entrain à trouver une solution pour accueillir les 12.000 réfugiés en quête d'un abri après l'incendie du camp grec de Moria cette semaine, qualifiant de "conte de fée" leur réelle volonté d'aider.

"Cela fait cinq ans que nous voyons la véritable solution européenne: 20.000 morts en mer Méditerranée, 12.000 personnes cherchant protection à Moria", a fustigé Gorden Isler.

Depuis mai, l'Alan Kurdi avait été immobilisé par les garde-côtes italiens pour des problèmes "techniques".

Il avait ensuite été autorisé à naviguer jusqu'au port espagnol situé près de Valence pour des travaux d'entretien.

Selon Sea-Eye, la réparation du navire avait empêché trois opérations de sauvetage. Citant des chiffres de l'ONU, Sea-Eye affirme que 252 personnes sont mortes dans la zone d'opération habituelle du navire depuis le mois de mai en son absence.

Le fait que les autorités espagnoles aient accordé à l'Alan Kurdi l'autorisation de prendre la mer n'a pas suscité d'objection de la part de l'Italie.

L'ONG allemande envisage d'ici la fin de l'année d'affréter un nouveau bateau qui sera baptisé du nom du frère d'Aylan, Galip.

En parallèle, d'autres navires humanitaires mènent actuellement des opérations de sauvetage en Méditerranée: le Sea-Watch 4, affrété par Médecins sans frontières et l'ONG allemande Sea-Watch, et le Louise-Michel, affrété dans le plus grand secret par le street-artist Banksy.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.