Page Précédente

Le mollah Krekar fait l'éloge de Ben Laden et de Zarqaoui


Jeudi 22 juin 2006 à 12h00

OSLO, 22 juin 2006 (AFP) — Le mollah Krekar, fondateur du groupe islamiste kurde irakien Ansar al-Islam, a fait l'éloge jeudi d'Oussama Ben Laden, le leader d'Al-Qaïda, et de l'ex-chef de la branche irakienne de la mouvance terroriste, Abou Moussab al-Zarqaoui, tué près de Bagdad il y a deux semaines.

"Oussama Ben Laden est un homme bon. Je lui souhaite une longue vie. C'est un bon musulman et il lutte contre l'administration Bush", a affirmé à l'AFP le mollah Krekar, coutumier des déclarations polémiques.

Considéré comme une menace pour la sécurité nationale en Norvège, où il est réfugié depuis 1991, le mollah Krekar, de son vrai nom Najmeddine Faraj Ahmad, est sous le coup d'une procédure d'expulsion du pays scandinave. Son expulsion est toutefois suspendue à une "normalisation" de la situation en Irak.

"Abou Moussab al-Zarqaoui est devenu un martyr. Sa mort est une mauvaise nouvelle mais je ne suis pas triste, parce qu'il est allé au paradis", a ajouté le religieux kurde.

Zarqaoui a été tué dans un raid américain le 7 juin au nord de Bagdad.

"Bien sûr, tout ce qu'il a fait n'était pas bien: quand il luttait contre les troupes américaines en Irak, c'était bien mais quand il commettait des crimes contre les civils, les chiites et certains sunnites, ça n'était pas bien", a-t-il dit.

Le mollah Krekar a toutefois nié avoir déclaré qu'il était "prêt à se sacrifier" pour Oussama Ben Laden, alors qu'il était cité sur ce point jeudi par la presse norvégienne qui reprenait des propos parus dans l'hebdomadaire kurde Awene.

"La traduction de mes paroles n'est peut-être pas tout à fait exacte", a commenté le mollah sans plus de précision.

Après avoir interjeté plusieurs appels contre la décision d'expulsion prise par le gouvernement norvégien, le mollah Krekar assure aujourd'hui vouloir rentrer en Irak, mais "en homme libre", pour participer à la lutte contre la coalition américano-britannique.

"J'espère retourner en Irak pour me battre contre les troupes américaines. Elles essaient de détruire mon pays, sa civilisation, sa culture, sa langue, son économie (...) comme l'ont fait les Nazis en Europe jusqu'en 1945 et comme l'ont fait les Russes en Afghanistan", a-t-il indiqué.

"Mais je veux le faire en homme libre et non pas parce que la Norvège m'y oblige", a-t-il ajouté.

Le mollah Krekar assure ne plus diriger Ansar al-Islam, un mouvement implanté dans une poche du Kurdistan irakien, près de la frontière avec l'Iran, et qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes mais qui a été fortement affaibli par d'intenses bombardements américains.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.