Jeudi 2 août 2012 à 11h15
ISTANBUL (Turquie), 02 août 2012 (AFP) — Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani ont estimé mercredi que la présence en Syrie de groupes "terroristes" constituait une "menace commune", alors qu'Ankara dénonce une infiltration du PKK dans le nord de la Syrie.
MM. Davutoglu et Barzani ont "souligné que toute tentative pour exploiter le vide de pouvoir (en Syrie) par un groupe ou une organisation violente serait considérée comme une menace commune, à laquelle il faut faire obstacle conjointement", a affirmé jeudi le ministère turc des Affaires étrangères.
"La nouvelle Syrie doit être débarassée de toute organisation terroriste et extrêmiste", ajoute le communiqué du ministère, publié après une rencontre entre M. Davutoglu et M. Barzani à Erbil (nord de l'Irak).
Cette rencontre intervient alors que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé la semaine dernière le régime syrien d'avoir "confié" plusieurs zones du nord de la Syrie aux rebelles kurdes de Turquie, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le but de nuire aux intérêts turcs.
Il a prévenu que la Turquie pourrait exercer son droit de poursuite à chaud en Syrie contre le PKK ou son organisation soeur en Syrie, le Parti de l'union démocratique (PYD).
"Nous ne permettrons pas l'implantation de structures terroristes près de notre frontière" a pour sa part déclaré vendredi M. Davutoglu.
La Turquie a procédé au cours du dernier mois à plusieurs renforcements de son dispositif militaire à la frontière syrienne.
L'administration kurde irakienne joue un rôle crucial au sein des différentes factions kurdes de Syrie.
Le 11 juillet, M. Barzani a parrainé à Erbil la signature d'un accord entre les deux principaux blocs kurdes syriens d'opposition --le Conseil national kurde, qui regroupe une douzaine de partis traditionnels kurdes syriens, et le Conseil populaire du Kurdistan occidental (CPKO), émanation du PYD-- pour unifier leurs rangs.
Les Kurdes représentent près de 9% des 23 millions de Syriens et se plaignent depuis des décennies d'être discriminés sous le régime Assad.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.