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Le leader kurde irakien en Turquie, en pleine crise entre Ankara et Bagdad


Mercredi 9 decembre 2015 à 16h13

Ankara, 9 déc 2015 (AFP) — Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani s'est rendu mercredi en Turquie, en pleine crise entre Ankara et Bagdad en raison du déploiement de troupes turques près d'une zone contrôlée par les jihadistes dans le nord de l'Irak.

M. Barzani devait être reçu en fin de journée par le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Peu après son arrivée, il s'est rendu au siège des services secrets turcs (MIT), où il devait rencontrer le patron du renseignement, Hakan Fidan, selon la presse turque.

Ce déplacement intervient alors que les relations entre Ankara et l'Irak se sont tendues après que la Turquie a déployé plusieurs centaines de soldats et des chars à Bachiqa, dans la région de Mossoul (nord de l'Irak), pour, dit-elle, entraîner des Irakiens à combattre l'organisation Etat islamique (EI).

Furieux, le gouvernement central irakien a sommé dimanche Ankara de retirer ses troupes sous 48 heures, prévenant qu'il devrait sinon faire face à "toutes les options disponibles", y compris un recours au Conseil de sécurité de l'ONU.

La Russie, brouillée avec la Turquie qui a abattu l'un de ses bombardiers à la frontière syrienne le mois dernier, a dénoncé mardi devant le Conseil de sécurité ce déploiement, sans rencontrer d'écho.

Ankara argue que l'armée turque entraîne depuis mars des combattants irakiens dans le camp de Bachiqa et que les troupes qui s'y trouvent n'ont pas pour mission de combattre.

Et selon les autorités d'Ankara, ce déploiement, simple "rotation d'effectifs", s'est fait à la demande du gouverneur de Mossoul et en coordination avec le ministère de la Défense irakien. Refusant de retirer ses soldats, la Turquie a toutefois "suspendu" l'envoi de nouvelles troupes et appelé à trouver une solution négociée.

"Notre présence à Mossoul va continuer comme partie du programme d'entraînement", a déclaré mercredi le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin. Il faut "soutenir les Irakiens dans leur lutte contre Daech (acronyme arabe de l'EI). Cela n'a rien à voir avec la violation de la souveraineté d'un pays", a-t-il soutenu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.