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Le Kurdistan irakien, une province riche en pétrole


Mercredi 7 juin 2017 à 21h16

Erbil (Irak), 7 juin 2017 (AFP) — Le Kurdistan irakien, dont la présidence a annoncé mercredi un référendum sur son indépendance le 25 septembre, est une région autonome depuis 1991 devenue alliée de la coalition internationale antijihadistes.

- Pétrole, difficultés financières -

Située dans le nord montagneux de l'Irak et riche en pétrole, cette région compte 4,69 millions d'habitants (soit 15 à 20% de la population irakienne), principalement des Kurdes, mais aussi une minorité de Turcomans.

Majoritairement sunnite, avec pour langues officielles le kurde et l'arabe, la région regroupe les trois provinces de Dohouk, Erbil et Souleimaniyeh.

Mais les Kurdes irakiens disputent à Bagdad d'autres territoires, en particulier la province multiethnique et riche en pétrole de Kirkouk. Les peshmergas, combattants kurdes irakiens, contrôlent la ville de Kirkouk depuis que les forces de Bagdad se sont précipitamment retirées en 2014 devant l'avancée du groupe Etat islamique (EI).

Le Kurdistan irakien fait face à une situation économique difficile, notamment en raison de la baisse des prix du pétrole, sa principale source de revenus. Les dépenses militaires nécessaires dans la lutte antijihadistes pèsent également sur son budget.

- Impliquée dans la campagne contre l'EI -

Les forces kurdes sont un allié clé de la coalition menée par les Etats-Unis avec l'aide de laquelle elles ont pu repousser les jihadistes des zones frontalières du Kurdistan.

Début novembre 2016, les combattants kurdes, participant à l'offensive lancée par les forces irakiennes pour reprendre Mossoul, ont conquis Bachiqa, à une douzaine de km au nord-est du fief de l'EI dans le nord de l'Irak.

Les peshmergas ont opéré au nord et à l'est de Mossoul.

La région autonome a aussi accueilli des centaines de milliers de personnes chassées de chez elles par les jihadistes.

- Une autonomie de fait depuis 1991 -

Le Kurdistan irakien, dont la capitale est Erbil, s'est constitué en région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, qui a instauré une République fédérale.

Il jouissait déjà d'une autonomie de fait depuis la guerre du Golfe de 1991. Après la défaite irakienne, les Kurdes s'étaient soulevés, mais la répression avait provoqué un exode, poussant les Etats-Unis et leurs alliés à instaurer une zone d'exclusion aérienne pour les protéger.

Dès 1992, les Kurdes irakiens ont élu un Parlement et constitué un gouvernement. Mais ces institutions, non reconnues par la communauté internationale, ont été paralysées entre 1994 et 1998 par des violences meurtrières entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et son rival de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

En 2003, les Kurdes se sont alliés à la coalition internationale pour renverser Saddam Hussein, et une administration unifiée a été mise en place début 2006.

Les Kurdes ont préservé leurs dialectes, leurs traditions et une organisation largement clanique.

Massoud Barzani, élu président du Kurdistan en 2005, a vu son mandat arriver à échéance en août 2015, mais le chef du PDK est resté au pouvoir malgré les critiques des partis de l'opposition.

- 'L'heure est venue' -

Le 3 février 2016, Massoud Barzani affirme que "l'heure est venue" pour les Kurdes d'Irak de se prononcer par référendum sur la création d'un Etat. "Ce référendum ne mènerait pas nécessairement à la création immédiate d'un Etat (kurde) mais permettrait de connaître la volonté et l'opinion du peuple du Kurdistan concernant son avenir", déclare-t-il.

Le Premier ministre irakien Haider al Abadi appelle le Kurdistan à ne pas faire sécession.

Mercredi, la présidence du Kurdistan a annoncé que "la journée du 25 septembre a été choisie pour tenir le référendum" sur l'indépendance, précisant que celui-ci se tiendrait "dans la région du Kurdistan et dans des zones du Kurdistan qui ne sont pas administrées par l'exécutif régional".

Cette formulation fait référence à des zones du nord de l'Irak, notamment la province de Kirkouk, revendiquées à la fois par les Kurdes et par le gouvernement fédéral irakien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.