Page Précédente

Le Kurdistan irakien tiendra un référendum sur son indépendance le 25 septembre


Mercredi 7 juin 2017 à 22h05

Erbil (Irak), 7 juin 2017 (AFP) — Le Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak riche en pétrole, a annoncé mercredi la tenue d'un référendum sur son indépendance le 25 septembre, malgré l'opposition de Bagdad et des réticences attendues internationalement.

"La journée du 25 septembre a été choisie pour tenir le référendum" sur l'indépendance, a annoncé la présidence du Kurdistan irakien dans un communiqué.

Composée de trois provinces, le Kurdistan est une région du nord de l'Irak autonome depuis 1991 et dont les forces sont impliquées dans l'offensive contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak.

Les Kurdes irakiens qui seraient environ 4,6 millions soutiennent majoritairement l'idée d'indépendance.

"Ce sera durant cette journée que les habitants de la région du Kurdistan ainsi que ceux des zones disputées voteront pour dire s'ils acceptent l'indépendance", a indiqué la présidence.

La formulation "zones disputées" fait référence à des zones du nord de l'Irak, notamment la province multiethnique et riche en pétrole de Kirkouk, revendiquée à la fois par les Kurdes et par le gouvernement fédéral irakien.

Une éventuelle indépendance du Kurdistan irakien suscite déjà l'opposition de Bagdad mais ce rejet serait encore plus fort si les Kurdes tentent d'étendre leur influence sur les zones hors de leur région actuelle.

- Opposition de pays voisins -

D'autres pays de la région comptant d'importantes minorités kurdes pourraient aussi s'opposer à une indépendance du Kurdistan irakien par peur qu'elle ne fasse tache d'huile chez eux.

Les Kurdes, un peuple d'origine indo-européenne, vivent principalement dans quatre pays: en Turquie, en Irak, en Iran et en Syrie. Ils ont longtemps souhaité avoir leur propre Etat mais ce rêve s'était brisé à la fin de la Première guerre mondiale.

La Turquie est ainsi farouchement opposée à toute constitution d'un Etat kurde sur une partie de son territoire ou même en Syrie voisine où les Kurdes ont constitué une région autonome.

Si Ankara entretient actuellement des relations économiques avec les autorités du Kurdistan irakien, cela pourrait changer en cas d'indépendance et une opposition turque mettrait sérieusement en péril la viabilité du futur Etat.

Le Kurdistan irakien tire en effet ses principales recettes de l'exportation du pétrole, et celle-ci se fait via un pipeline arrivant au port turc de Ceyhan.

Sur le plan interne, les profondes divisions entre les partis kurdes pourraient aussi paralyser les institutions d'un futur Etat indépendant.

La présidence de la région a affirmé dans son communiqué que "les partis politiques se sont mis d'accord pour résoudre certains des différends politiques et économiques avant la tenue du référendum".

Le Kurdistan irakien fait également face à une situation économique difficile en raison de la baisse des prix du pétrole, sa principale source de revenus pour financer son administration.

La région a ainsi suspendu à plusieurs reprises le paiement des salaires des fonctionnaires faute de liquidités suffisantes.

En octobre 2016, le Premier ministre du kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, avait indiqué vouloir discuter de "l'indépendance" de cette région autonome dès que la ville de Mossoul serait reprise aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les forces irakiennes ont reconquis la partie est de la deuxième ville d'Irak et mènent de violents combats contre les jihadistes dans l'ouest de Mossoul dont elles ont également repris plusieurs quartiers.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.