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Le Kurdistan irakien appelle Bagdad à "contenir la crise" à Khanaqinne


Samedi 30 août 2008 à 16h13

ERBIL (Irak), 30 août 2008 (AFP) — Le Kurdistan irakien a appelé le gouvernement irakien à "contenir la crise" ayant éclaté entre l'armée irakienne et les peshmergas dans la région de Khanaqinne, dans la province de Diyala (nord), a annoncé samedi la présidence kurde.

Le président de la région autonome kurde Massoud Barzani s'est entretenu vendredi avec le Premier ministre Nouri al-Maliki pour lui "demander de contenir le crise dans la région de Khanaqinne entre l'armée irakienne et les peshmergas" (combattants kurdes), a indiqué la présidence kurde dans un communiqué.

Les peshmergas ont quitté le 18 août la région de Khanaqinne, laissant le champ libre aux soldats irakiens.

Ces derniers ont l'intention de chasser les partis politiques kurdes des bâtiments publics qu'ils occupaient depuis 2003, déclenchant la colère des Kurdes.

"Il faut poursuivre le dialogue avec tous les partis politiques afin d'empêcher d'agir ceux qui veulent faire dérailler le processus démocratique", a déclaré Massoud Barzani.

Une délégation kurde doit rencontrer samedi et dimanche M. Maliki "pour résoudre la crise", a indiqué à l'AFP Mahmoud Sinjaoui (BIEN Sinjaoui), le représentant du président irakien Jalal Talabani à la direction des peshmergas.

Près de 175.000 personnes vivent dans la municipalité de Khanaqinne.

Durant la politique d'arabisation de Saddam Hussein, dans les années 1980, un grande nombre de Kurdes chiites avaient été déplacés par le force et ils ne sont revenus qu'à la chute du régime en 2003.

En juin 2006, le conseil municipal de Khanaqinne avait demandé que la région soit intégrée au Kurdistan. La région compte des champs pétroliers qui produisent 16.000 barils par jour.

Selon Fouad Hussein, le secrétaire général de la présidence kurde, "la crise a éclaté entre la direction kurde et le gouvernement (central) quand l'armée irakienne est entrée sans coordination avec les dirigeants kurdes dans la ville de Khanaqinne et a ordonné aux partis kurdes d'évacuer les bâtiments publics".

Le gouvernement a fixé à début septembre l'évacuation de ces bâtiments et les contrevenants risquent dix ans de prison.

Pour M. Sinjaoui, "les combattants kurdes ont laissé la place le 18 août à l'armée irakienne et cela a provoqué la colère des habitants qui ont manifesté le 25 août contre la présence de l'armée irakienne".

Le 15 août, les dirigeants kurdes avaient accepté de retirer leurs troupes de la province de Diyala, où est située Khannaqinne, à la demande du gouvernement irakien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.